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La taxe autoroutière et aéroportuaire validée par le Conseil constitutionnel

A l’heure de la transition écologique, le Conseil constitutionnel a validé le jeudi 12 septembre une nouvelle taxe sur les infrastructures de transport de longue distance. Cette taxe contestée par les sociétés gestionnaires d’aéroports et d’autoroutes est censée financer la transition écologique à hauteur de 600 millions d’euros par an. Malgré les objections des sociétés qui ont déposé une question prioritaire de constitutionnalité, le Conseil constitutionnel a jugé que cette taxe ne constituait pas une rupture d’égalité avec les autres exploitants d’infrastructures de transport.

Les sociétés gestionnaires d’aéroports et d’autoroutes avaient dénoncé une rupture d’égalité avec les autres exploitants d’infrastructures de transport, mais le Conseil constitutionnel a tranché en faveur de la validité de cette taxe. Cette mesure vise à financer la transition écologique en France et a été instaurée dans le budget de 2024 par le gouvernement. Les membres du Conseil constitutionnel ont estimé que cette taxe, qui ne s’applique qu’à partir d’un certain seuil de chiffre d’affaires et de rentabilité, ne constituait pas une charge excessive pour les sociétés concernées.

Les sociétés gestionnaires d’aéroports français, telles que la Société Aéroports de la Côte d’Azur (Nice), le groupe ADP (Paris-Charles-de-Gaulle et Orly), ainsi que l’Union des aéroports français (UAF) et la société d’autoroutes Area, filiale du groupe Eiffage, avaient saisi le Conseil constitutionnel via une question prioritaire de constitutionnalité (QPC). Ils estiment que la taxe crée des différences de traitement injustifiées entre les redevables et entraîne un niveau de prélèvement confiscatoire en cumulant cette taxe avec l’impôt sur les sociétés.

Cette nouvelle taxe sur les infrastructures de transport de longue distance vise à financer la transition écologique en France. Elle s’applique uniquement aux sociétés dégageant un chiffre d’affaires d’au moins 120 millions d’euros et dont le seuil de rentabilité moyenne atteint 10 %. Les recettes de cette taxe doivent abonder le budget de l’Agence de financement des infrastructures de transport (Afit), avec les trois quarts provenant du secteur autoroutier et un quart du secteur aérien.

Les plus gros aéroports français, tels qu’Orly, Roissy, Nice, Marseille et Lyon, sont concernés par cette taxe. Cela représente une ponction de près de 150 millions d’euros par an sur les aéroports concernés, selon Thomas Juin, président de l’Union des aéroports français. Il met en garde contre les conséquences de cette taxe sur les programmes d’investissement des aéroports, qui pourraient être réduits en raison de cette fiscalité accrue.

Les sociétés gestionnaires d’autoroutes estiment que cette taxe leur coûtera 280 millions d’euros pour l’année 2024. En réponse, elles ont menacé d’augmenter significativement le prix des péages en 2025 pour compenser ce nouvel impôt, ce que le gouvernement conteste. Le tarif des péages est calculé sur la base de l’inflation et des plans d’investissement des sociétés autoroutières, et toute augmentation significative pourrait avoir un impact sur les usagers des autoroutes.

Impact sur les aéroports et les autoroutes

L’instauration de cette nouvelle taxe sur les infrastructures de transport de longue distance a suscité des réactions mitigées de la part des sociétés gestionnaires d’aéroports et d’autoroutes. Alors que certains estiment que cette taxe est nécessaire pour financer la transition écologique, d’autres la considèrent comme une charge excessive qui pourrait compromettre les investissements futurs dans les infrastructures de transport.

Les sociétés gestionnaires d’aéroports, en particulier, craignent que cette taxe ne les place en situation de désavantage par rapport aux autres aéroports en Europe. La compétition entre les aéroports ne cesse de se développer, et une fiscalité accrue en France pourrait compromettre la compétitivité des aéroports français sur la scène internationale. Les gestionnaires d’aéroports appellent à une révision de cette taxe afin de garantir une concurrence équitable entre les différents acteurs du secteur aérien.

Du côté des sociétés gestionnaires d’autoroutes, l’instauration de cette taxe représente également un défi financier important. Avec une estimation de 280 millions d’euros de coût pour l’année 2024, les sociétés autoroutières cherchent des moyens de compenser cette nouvelle charge. Une augmentation significative des tarifs des péages pourrait être envisagée, ce qui pourrait impacter les usagers des autoroutes et susciter des réactions négatives de la part du public.

Enjeux de la transition écologique

La mise en place de cette taxe sur les infrastructures de transport de longue distance s’inscrit dans le cadre de la transition écologique en France. L’objectif est de réduire l’empreinte carbone des secteurs de l’aérien et de l’autoroute, tout en finançant des projets visant à améliorer la durabilité des infrastructures de transport. Cependant, cette taxe soulève des questions sur son impact réel sur l’environnement et sur la manière dont les recettes seront réellement utilisées pour des projets écologiques.

Les sociétés gestionnaires d’aéroports et d’autoroutes soulignent l’importance d’investir dans des solutions durables pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur des transports. Cependant, ils remettent en question la manière dont cette taxe est perçue et utilisée, craignant qu’elle ne soit pas entièrement dédiée à des projets écologiques concrets. Ils appellent à une transparence accrue sur l’utilisation des fonds générés par cette taxe pour garantir qu’ils contribuent effectivement à la transition écologique.

Perspectives futures

La validation de cette taxe par le Conseil constitutionnel soulève des questions sur l’avenir des infrastructures de transport en France. Alors que la transition écologique est devenue une priorité nationale, les défis financiers auxquels sont confrontées les sociétés gestionnaires d’aéroports et d’autoroutes soulignent la nécessité de trouver un équilibre entre les impératifs écologiques et économiques.

Il est essentiel de garantir que les recettes de cette taxe sont utilisées de manière efficace pour financer des projets écologiques et durables dans le secteur des transports. Les sociétés gestionnaires d’aéroports et d’autoroutes appellent à une collaboration plus étroite avec le gouvernement pour trouver des solutions équilibrées qui soutiennent la transition écologique tout en préservant la compétitivité des infrastructures de transport en France.

En conclusion, la validation de cette taxe par le Conseil constitutionnel marque une étape importante dans le financement de la transition écologique dans le secteur des transports. Il reste cependant des défis à relever pour garantir que les recettes de cette taxe sont utilisées de manière efficace et transparente pour soutenir des projets écologiques concrets. Il est essentiel de trouver un équilibre entre les impératifs économiques et écologiques pour assurer un avenir durable pour les infrastructures de transport en France.