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Le dirigeant nationaliste hongrois, Viktor Orban, a suscité la controverse au Parlement européen lors de son intervention à Strasbourg pour présenter les priorités de la présidence tournante du Conseil de l’UE, attribuée à la Hongrie jusqu’à fin décembre. Orban a déclaré que « l’Union européenne a besoin de changer » et que la présidence hongroise veut être le moteur de ce changement.

Les eurodéputés ont vivement critiqué Orban pour sa proximité avec Vladimir Poutine et ses actions qui menacent l’État de droit. Les discussions ont également porté sur le positionnement de la Hongrie concernant la guerre en Ukraine, en opposition aux positions diplomatiques européennes.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et d’autres responsables européens ont condamné le voyage d’Orban à Moscou en juillet comme une « grande opération de propagande pour les autocrates ». Ils ont souligné la nécessité de soutenir l’Ukraine politiquement, financièrement et militairement pour parvenir à une paix juste.

Orban a répliqué aux attaques en accusant les eurodéputés de colporter des mensonges et en critiquant l’exclusion des Patriotes des postes clés. Des députés de gauche radicale ont affiché des pancartes dénonçant la corruption en lien avec les fonds européens destinés à la Hongrie.

Avant son intervention, des manifestations ont eu lieu dans l’hémicycle avec des slogans tels que « pas d’argent pour la corruption » et « Démocrates contre autocrates ». La chanson antifasciste « Bella Ciao » a même été entonnée brièvement avant d’être interrompue.

Orban avait déjà exprimé son mécontentement envers les « élites européennes de la gauche et du centre », affirmant sa proximité avec Donald Trump et plaidant pour une nouvelle approche concernant l’Ukraine en communiquant directement avec Moscou.

Depuis son retour au pouvoir en 2010, Viktor Orban a renforcé son emprise sur le pouvoir en restreignant les droits de l’opposition, ce qui a conduit à des tensions avec Bruxelles. En juillet, la Commission européenne a critiqué la Hongrie pour ne pas respecter les normes démocratiques de l’UE, notamment en ce qui concerne la corruption, le financement politique et l’indépendance des médias.

Le conflit entre Budapest et Bruxelles s’est intensifié avec la saisie de la justice européenne par la Commission concernant la loi hongroise sur la « souveraineté », perçue comme une tentative de museler les contre-pouvoirs. Cette confrontation souligne les défis auxquels l’UE est confrontée en matière de démocratie et d’État de droit.