Valérie Létard: Son impact sur le secteur du logement en France
Elle a hérité d’une « bombe sociale à retardement », mais elle est peut-être la mieux placée pour la désamorcer. Valérie Létard, députée UDI du Nord, a récemment été nommée ministre du Logement et de la Rénovation urbaine au sein du nouveau gouvernement Barnier. Sa première grande échéance est le Congrès HLM, qui s’est ouvert le mardi 24 septembre. En pleine crise du secteur immobilier, le logement social est également impacté. L’attente autour d’elle est grande, et elle le sait. « Il est essentiel de montrer au monde du logement l’attention particulière que nous leur portons, et le congrès est l’endroit où tout l’univers du logement se réunira », a-t-elle déclaré, adoptant une posture plus à l’écoute que son prédécesseur Guillaume Kasbarian.
Les associations saluent Valérie Létard
Il est assez rare que les associations louent à ce point une personnalité politique, mais c’est le cas pour Valérie Létard. La Fédération des offices publics de l’habitat (FOPH) voit dans sa nomination « un signal positif dans ces temps de crise du logement », tandis que la Confédération nationale du logement espère « une reprise du dialogue avec les associations de locataires et les acteurs du logement social, rendue impossible par Guillaume Kasbarian ». Ces éloges soulignent l’importance accordée à la nomination de Valérie Létard dans ce contexte critique.
Une expérience de terrain précieuse
Contrairement à certains profils technocrates, Valérie Létard peut se vanter d’une solide expérience de terrain. Formée en tant qu’assistante sociale, elle a travaillé sur la mise en place de dispositifs d’action sociale à la mairie de Saint-Amand-les-Eaux, dans le Nord, dès le début de sa carrière. Elle a ensuite évolué vers la politique de la ville, attirant l’attention de Jean-Louis Borloo, qui l’a recrutée pour rejoindre l’équipe municipale de Valenciennes. Dans le Nord, elle a occupé différents postes, allant de conseillère régionale à adjointe au maire de Valenciennes, en passant par le poste de sénatrice.
Au Sénat, elle a consacré plus de dix-huit ans à des réflexions sur le logement et le social. Elle a signé plusieurs rapports d’information sur ces sujets, notamment sur les « minima sociaux : mieux concilier équité et reprise d’activité » en 2005, et sur « Action logement : non au démantèlement d’un pilier du logement social » en 2020. Son engagement en faveur de la parité dans les fonctions exécutives municipales et sa proposition de loi pour renforcer cette parité en 2004 témoignent de sa fibre sociale.
Une connaissance approfondie du pouvoir gouvernemental
En plus de sa maîtrise des dossiers liés au logement et à l’action sociale, Valérie Létard est également familière avec les rouages du pouvoir gouvernemental. Elle a été nommée secrétaire d’État à deux reprises sous Nicolas Sarkozy. À la Solidarité en 2007, elle a travaillé sur le plan autisme, la scolarisation des enfants handicapés, la lutte contre les violences sexistes, et un plan solidarité grand âge. En 2009, en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le climat, elle a participé au sommet de Copenhague sur le climat, organisé par l’ONU.
Aujourd’hui à la tête du ministère du Logement et de la Rénovation urbaine, Valérie Létard est confrontée à de nombreux défis brûlants. Ces défis comprennent l’explosion des prix dans les métropoles, le ralentissement des constructions, et la forte hausse des taux d’intérêt. Son défi sera d’allier les combats sociétaux qui ont marqué son parcours avec un budget potentiellement limité en raison de la situation des finances publiques.