Une réunion en urgence à l’Elysée pour « faire plus et mieux » au sujet de l’Ukraine, et « pour notre sécurité collective »

Une réunion de dirigeants européens va se tenir lundi en urgence à Paris, à l’Elysée, pour faire face à l’« accélération » de l’administration américaine sur le dossier ukrainien, et définir une réponse commune pour renforcer la sécurité de l’Europe.

Seront présents à cette réunion, présentée comme informelle : Emmanuel Macron, les chefs de gouvernement de l’Allemagne, du Royaume-Uni, de l’Italie, de la Pologne, de l’Espagne, des Pays-Bas et du Danemark, ainsi que le président du Conseil européen, la présidente de la Commission européenne et le secrétaire général de l’OTAN.

Les discussions à venir entre Européens concernent notamment « les garanties de sécurité qui peuvent être données » à l’Ukraine, selon un conseiller d’Emmanuel Macron. Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a annoncé que des discussions étaient en cours à propos du déploiement de troupes, notamment françaises, britanniques, et polonaises, « trois grandes armées » européennes, pour garantir un futur cessez-le-feu et une « paix durable » en Ukraine.

Quelques heures avant la tenue de la réunion, le premier ministre britannique, Keir Starmer, a déclaré dans le quotidien Daily Telegraph que le Royaume-Uni, qui joue un rôle de premier plan en soutenant Kiev, est « prêt et disposé à contribuer aux garanties de sécurité pour l’Ukraine en envoyant [ses] propres troupes sur le terrain si nécessaire ». M. Starmer a aussi annoncé qu’il rencontrerait Donald Trump « au cours des prochains jours ». « Je ne dis pas cela à la légère », a ajouté Keir Starmer, affirmant mesurer « la responsabilité qu’implique le fait de mettre potentiellement en danger » les hommes et femmes de l’armée britannique. Mais « aider à garantir la sécurité de l’Ukraine, c’est aider à garantir la sécurité de notre continent et la sécurité du pays », a-t-il dit.

A la veille de cette réunion, lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, le vice-président américain, J. D. Vance, a tenu un discours hostile à l’encontre de ses alliés, sidérant les Européens : le moment est particulièrement délicat pour la relation transatlantique, les initiatives de Donald Trump inquiètent les Européens, qui craignent d’être exclus du processus sur un dossier les concernant au premier chef.

Le point de vue de l’Ukraine : Volodymyr Zelensky a exhorté ses alliés européens à éviter un accord forgé par les Américains « dans le dos » de Kiev et de l’Europe.

Selon la présidence française : l’Europe doit maintenant « tirer les conséquences » de tous les débats mis en œuvre depuis plusieurs années sur la souveraineté européenne. Un conseiller d’Emmanuel Macron a déclaré dimanche que la France considère « qu’il y a, en conséquence de l’accélération sur le dossier ukrainien, en conséquence aussi de ce que disent les dirigeants américains, une nécessité pour les Européens de faire plus, mieux et de manière cohérente pour notre sécurité collective ».

« Les travaux pourront se prolonger dans d’autres formats, dans l’objectif de rassembler l’ensemble des partenaires intéressés à la paix et la sécurité en Europe », a déclaré la présidence française.