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Réunion des dirigeants du Pacifique pour la crise climatique

Le Forum des îles du Pacifique se réunit aux Tonga pour discuter de la crise climatique

Le sommet annuel du Forum des îles du Pacifique (FIP) s’est ouvert ce lundi 26 août dans la capitale des Tonga, Nuku’alofa, avec la participation de dirigeants de 18 États et territoires associés d’Océanie. Ce sommet revêt une importance capitale alors que la région du Pacifique est confrontée à des défis majeurs liés au changement climatique, notamment la montée du niveau de l’océan qui menace de nombreux pays insulaires.

Baron Waqa, secrétaire général du FIP et originaire de l’île de Nauru, a souligné l’urgence de la situation en déclarant : « Nous nous rassemblons à un moment crucial dans l’histoire de notre région. Nous sommes en première ligne de la bataille contre le changement climatique. » Cette déclaration met en lumière la vulnérabilité des nations insulaires du Pacifique face aux effets dévastateurs du réchauffement climatique.

Les Tuvalu, un petit État de basse altitude, sont l’un des pays les plus menacés par la montée des eaux. Le ministre du Climat de cet archipel, Maina Talia, a appelé les « pays les plus pollueurs » à assumer financièrement les coûts croissants liés au changement climatique. Il a souligné que le principe du pollueur-payeur devait être mis en œuvre pour garantir une contribution équitable à la lutte contre le réchauffement climatique.

Appel à l’action et rivalité sino-américaine

Les dirigeants du Pacifique prévoient de lancer un appel en faveur d’un fonds local d’adaptation au changement climatique pour pallier le tarissement des aides étrangères. Ils se pencheront également sur la candidature de l’Australie à l’organisation de la COP31 en 2026, un pays qui est l’un des principaux exportateurs mondiaux de charbon et de gaz.

La rivalité sino-américaine dans la région du Pacifique suscite des inquiétudes, notamment en ce qui concerne les pressions économiques exercées par la Chine sur certains États insulaires. Les États-Unis et l’Australie ont intensifié leurs efforts pour contrer l’influence croissante de la Chine en distribuant de l’aide, en signant des accords bilatéraux et en rouvrant des ambassades. Cette rivalité géopolitique mondiale a des répercussions directes sur la stabilité et la sécurité de la région du Pacifique.

Crise en Nouvelle-Calédonie

En parallèle des discussions sur le changement climatique, la crise en Nouvelle-Calédonie a été abordée lors du sommet. Les violences sur l’île, qui ont fait onze morts depuis mai, ont mis en lumière les tensions politiques et sociales qui persistent dans cette collectivité d’outre-mer française.

Les violentes émeutes ont éclaté en réaction au projet de réforme électorale examiné au Parlement français, accusé de marginaliser la population autochtone kanak. Bien que cette réforme ait été suspendue, les tensions restent vives et les indépendantistes continuent de réclamer l’abandon complet du projet. La situation en Nouvelle-Calédonie souligne les défis persistants liés à la décolonisation et à l’autodétermination des peuples autochtones dans la région du Pacifique.

Vision pour l’avenir

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, présent au sommet, a souligné l’importance des décisions prises par les dirigeants du monde dans la lutte contre le changement climatique. Il a rappelé que sauver le Pacifique signifie sauver le monde entier, soulignant ainsi l’urgence d’une action collective et coordonnée pour atténuer les effets du réchauffement climatique.

Les dirigeants du Pacifique ont un rôle crucial à jouer dans la promotion de la paix, de la sécurité et du développement durable dans la région. En abordant les enjeux liés au changement climatique, à la rivalité géopolitique et à la décolonisation, ils ouvrent la voie à une vision commune pour un avenir plus sûr et plus prospère pour tous les habitants du Pacifique.