François Bayrou rencontre l’association des victimes de Bétharram

Depuis un an, le parquet de Pau enquête sur une série de plaintes concernant des violences, agressions sexuelles et viols présumés au collège-lycée Notre-Dame de Bétharram, dans les Pyrénées-Atlantiques. Le maire de Pau, François Bayrou, affirme ne pas avoir eu connaissance de ces événements. Toutefois, sous la pression de l’opposition parlementaire concernant les affaires d’agressions sexuelles liées à l’établissement catholique, le Premier Ministre a prévu de rencontrer samedi l’association des victimes du collège-lycée situé dans le Béarn.

La rencontre, orchestrée à la mairie de Pau, où Bayrou est maire, a été confirmée par le porte-parole des victimes, Alain Esquerre. Ce dernier a souligné que Bayrou avait pris contact avec lui par téléphone mercredi, après avoir été critiqué pour son silence depuis le début de l’affaire en 1996. Esquerre a exprimé ses attentes envers le Premier Ministre, demandant notamment un renforcement des moyens alloués au parquet de Pau pour traiter cette affaire, ainsi qu’une reconnaissance des violences sexuelles en tant que priorité nationale.

En tant qu’ancien ministre de l’Éducation nationale et député des Pyrénées-Atlantiques, François Bayrou a une connexion personnelle avec l’établissement. Ses enfants y ont été scolarisés et sa femme y a enseigné le catéchisme. L’une de ses connaissances plus proches était même dans la classe d’un élève à l’origine de la première plainte déposée contre un surveillant en 1996, pour une violente claque ayant perforé le tympan du garçon.

Malgré les allégations de Mediapart selon lesquelles Bayrou aurait eu connaissance des faits concernant Notre-Dame de Bétharram, le Premier Ministre a catégoriquement nié ces accusations. Il a affirmé à plusieurs reprises, notamment en réponse aux députés de gauche, qu’il n’avait jamais été informé des violences physiques et sexuelles entourant l’établissement catholique. Ces déclarations ont suscité une vague de critiques et de doutes quant à la transparence de Bayrou dans cette affaire.

Des anciens membres du personnel de l’établissement, comme Françoise Gullung, ont affirmé avoir alerté Bayrou à l’époque sur les violences et le climat hostile qui sévissaient à Notre-Dame de Bétharram. Malgré ces avertissements, aucune action n’a été entreprise. Cette révélation a renforcé les soupçons entourant l’éventuelle connaissance de Bayrou des abus présumés commis dans l’établissement.

Face à la pression croissante de l’opposition, notamment des députés de gauche, François Bayrou se retrouve dans une position délicate. Les appels à la vérité et à la transparence se multiplient, avec des demandes de commission d’enquête et des accusations de non-dénonciation de mauvais traitements ou d’agressions sexuelles sur mineurs.

L’avenir de Bayrou en tant que Premier Ministre semble incertain, alors que les révélations et les accusations continuent de peser sur sa crédibilité. La rencontre avec les victimes de Bétharram pourrait être un tournant décisif dans cette affaire complexe et controversée.