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Un récent document de la Fédération des industries du verre met en lumière l’empreinte carbone de ce secteur industriel qui dépend fortement du gaz naturel. Il préconise la conversion des fonderies à l’énergie électrique pour réduire les émissions de CO2. Cependant, il ne mentionne pas les conséquences de l’abandon de la consigne il y a plus de 30 ans, alors qu’une bouteille consignée peut être réutilisée en moyenne 50 fois, au lieu d’être recyclée après un seul usage.

Les journalistes spécialisés dans les questions liées au changement climatique reçoivent quotidiennement de nombreux communiqués de presse d’entreprises et d’agences de communication. Ces textes mettent en avant diverses initiatives visant à réduire l’empreinte carbone de l’industrie. Cet été, nous avons reçu un document de la Fédération des industries du verre annonçant la feuille de route de décarbonation de la filière verre, affirmant que les objectifs pour 2030 et 2050 seront atteints grâce à l’électrification et au recyclage.

Selon ce document, les émissions de CO2 de la filière verre en France représentent 2,7 millions de tonnes, soit 3% des émissions industrielles de CO2 dans le pays. Une grande partie de ces émissions est due à l’utilisation de gaz naturel pour la fusion du verre. L’électrification des fours et des procédés est présentée comme la clé pour réduire ces émissions et passer d’une industrie gazo-intensive à une industrie électro-intensive.

Malgré le faible impact environnemental de la production électrique en France, provenant en grande partie de sources renouvelables, la filière du verre n’a pas encore pleinement exploité l’électricité pour réduire sa dépendance au gaz naturel. Le président de la Fédération des industries du verre affirme cependant que la transition vers une industrie verrière décarbonée est en marche.

La diversification des formats de bouteilles constitue un défi supplémentaire pour l’industrie verrière. Alors que la consigne des bouteilles en verre permettait une économie d’énergie et d’eau significative par rapport au recyclage, cette pratique a été abandonnée il y a plusieurs décennies. La collecte des bouteilles vides pour le recyclage reste le principal moyen de réutiliser la matière première, représentant près de 65% des matières premières utilisées par les verriers.

Réduire le nombre de formats de bouteilles pourrait constituer une solution pour limiter l’empreinte carbone de chaque bouteille en verre. En effet, la diversification des formats de bouteilles dans l’industrie vinicole entraîne une augmentation des émissions de CO2, malgré les efforts de recyclage. Un rapport publié en Alsace en 2009 avait démontré les avantages de la consigne des bouteilles en verre par rapport au recyclage, soulignant les économies d’énergie et d’eau réalisées.

Bien que le recyclage du verre soit un levier important pour réduire les émissions de CO2 dans la production d’emballages en verre, la réutilisation des bouteilles consignées pourrait offrir un bilan carbone encore plus favorable. Produire des bouteilles plus légères et encourager la consigne des bouteilles pour une utilisation répétée pourraient contribuer à réduire l’impact environnemental de l’industrie verrière.

Les verriers doivent donc trouver un équilibre entre répondre aux demandes diversifiées de leurs clients et réduire leur empreinte carbone. La transition vers une industrie verrière décarbonée nécessite des investissements et des actions concrètes, mais aussi une prise de conscience collective sur l’importance de la consigne et de la réutilisation des bouteilles en verre.