Les prisons françaises ont atteint un niveau record avec plus de 80 000 détenus, dépassant largement leur capacité d’accueil de 62 357 places au 1er novembre. Cette surpopulation carcérale est un problème endémique en France, avec une densité carcérale globale de 128,5% et des établissements dépassant les 200%. Plus de 3 900 détenus sont contraints de dormir sur des matelas posés à même le sol, ce qui est inacceptable.
La densité carcérale est particulièrement élevée en maison d’arrêt, atteignant 155,1%, ce qui est un record jamais vu auparavant. Parmi les détenus, près de 21 000 sont des prévenus en attente de jugement, ce qui soulève des questions sur la présomption d’innocence et les droits des personnes incarcérées. La France se classe parmi les pays européens les plus touchés par la surpopulation carcérale, ce qui est une source de préoccupation majeure.
Des mesures ont été prises pour remédier à ce problème, telles que l’interdiction des peines de prison de moins d’un mois et le développement de travaux d’intérêt général. Cependant, le plan de construction de 15 000 places de prison supplémentaires d’ici 2027 rencontre des difficultés, avec seulement 42% des nouvelles places prévues d’être opérationnelles à cette date. Le ministre de la Justice a souligné l’importance de terminer ce plan dans les meilleurs délais pour garantir des conditions de détention dignes pour les détenus et sécurisées pour les agents pénitentiaires.
Face à cette surpopulation carcérale chronique, des organisations ont appelé à des réformes en profondeur pour réduire le recours à l’incarcération et la durée des peines. Il est temps de repenser le système pénal français et d’envisager des alternatives à l’emprisonnement pour les infractions de faible gravité. La prison ne doit plus être la seule réponse aux problèmes de société, et des mesures alternatives doivent être mises en place pour garantir une justice équitable et humaine pour tous les citoyens.