Les électeurs de droite privilégient la politesse en politique

Dans un contexte de bouleversement, une constance rassurante se dégage. Selon une enquête menée par l’institut Cluster17 pour Le Point, les électeurs de droite en France accordent plus d’importance à la politesse que ceux de gauche. Cette étude, intitulée « Le regard des Français sur la politesse et le civisme », met en lumière des tendances marquées dans les attitudes politiques des différentes sensibilités.

Des chiffres révélateurs

Parmi les répondants, seuls 6 % des partisans d’Éric Zemmour estiment que la société s’améliorerait si moins de codes sociaux étaient en vigueur, tandis que 33 % des soutiens de Jean-Luc Mélenchon pensent de même. Une divergence similaire se retrouve dans l’approbation de la généralisation du tutoiement au quotidien, avec 16 % des « zemmouristes » favorables, comparé à 43 % des partisans de Yannick Jadot. Ces résultats soulignent un penchant conservateur plus marqué du côté de la droite.

Une question d’identité politique

Ce trait caractéristique est-il surprenant lorsque l’on considère que la politesse implique le respect des autorités et des hiérarchies établies, comme le souligne Frédéric Rouvillois, auteur de « Politesse et politique » ? Stéphane Fournier, directeur d’étude chez Cluster17, va plus loin en expliquant que l’électorat de droite ressent un déclin de la société et un désordre grandissant, une perception confirmée par ce sondage.

Un consensus malgré tout

Malgré ces divergences politiques, une constante demeure : l’attachement des Français aux règles de politesse est presque universel, avec un taux de 96 %. Cette préoccupation est renforcée par les inquiétudes entourant le « décivilisation » et la montée de la violence, particulièrement chez les jeunes. Alain Finkielkraut, dans son ouvrage « Malaise dans la civilité », met en lumière l’importance de ces codes sociaux dans notre société contemporaine.

Dans un pays où les incivilités se multiplient, il est intéressant de noter que 93 % des personnes interrogées affirment respecter les règles de politesse, soulignant peut-être un certain aveuglement collectif. Cette étude met ainsi en lumière les nuances et les contradictions qui caractérisent notre rapport à la politesse en France, invitant à une réflexion collective sur nos propres comportements.