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La résilience du général de Gaulle : une leçon d’humanité

Une biographie immanquable paraît ce 12 septembre : « Charles de Gaulle – L’angoisse et la grandeur » (Perrin), de l’historien Arnaud Teyssier. Un passionnant voyage dans la psychologie de l’homme et la façon dont se formaient ses résolutions les plus intimes.

Avec Charles de Gaulle – L’angoisse et la grandeur, qui paraît le 12 septembre chez Perrin, et après plusieurs opuscules sur l’homme de Juin 1940 (De Gaulle 1969, l’autre révolution, Perrin, 2019 ; L’énigme Pompidou-de Gaulle, Perrin, 2021), l’historien Arnaud Teyssier intègre le club des biographes et narrateurs du Général, avec Jean Lacouture, Julian Jackson, mais encore Alain Peyrefitte ou plus récemment Jean-Luc Barré. Une œuvre foisonnante, un immanquable de gaullologie contemporaine, qui prend le parti d’inspecter la question du triomphe de l’angoisse. En postulant que ce que le Général a accompli sa vie durant résume de cet impératif.

Marianne : Vous entrez dans la vie du Général de Gaulle à travers son rapport à l’angoisse. Pourquoi ?

Arnaud Teyssier : Parce que ce sentiment me semble avoir dominé sa vie. Mais au lieu de l’entraver dans son action, au lieu de le conduire à la résignation ou au retrait, il a joué le rôle d’un stimulant, d’une force d’impulsion. Et c’est ainsi que toute son existence semble un fil tendu, une volonté armée vers un seul objectif : transcender son angoisse personnelle en conjurant celle de tout un peuple. Il le dit lui-même au début des Mémoires de guerre : enfant, il avait « pour seconde nature une fierté anxieuse » au sujet de la France.

La démocratie selon de Gaulle

Charles de Gaulle avait une vision particulière de la démocratie. Il la considérait comme intrinsèquement fragile, constamment menacée. Pour lui, les périodes de prospérité et de tranquillité étaient des exceptions, tandis que la crise était la règle. Cette perception influençait grandement sa façon de gouverner et de prendre des décisions. Il cherchait à renforcer les institutions et à protéger la démocratie des aléas et des dangers qui la guettaient selon lui en permanence.

L’angoisse comme moteur de l’action

L’angoisse était un élément central dans la vie de de Gaulle. Plutôt que de le paralyser, elle agissait comme un moteur pour ses actions. Cette angoisse, qu’il ressentait profondément, le poussait à agir, à prendre des décisions difficiles et à affronter les crises avec détermination. Sa capacité à transcender cette angoisse personnelle pour servir un objectif plus grand, celui de protéger et de défendre la France, témoigne de sa force de caractère et de sa résilience.

La grandeur de l’homme

Au-delà de son rôle politique et de ses actions en tant que chef de l’État, Charles de Gaulle était un homme complexe, marqué par des sentiments profonds et une sensibilité particulière. Son engagement envers la France et son peuple était inébranlable, motivé par une fierté anxieuse qui l’habitait depuis son enfance. Cette combinaison de forces intérieures a façonné sa personnalité et guidé ses choix tout au long de sa vie.

En conclusion, la résilience du général de Gaulle est une leçon d’humanité. Sa capacité à transformer son angoisse en action, son engagement envers la démocratie malgré ses faiblesses inhérentes, et sa grandeur d’âme font de lui un exemple inspirant pour les générations futures. Son héritage perdure et continue d’inspirer ceux qui aspirent à surmonter les défis avec courage et détermination.