La gestion de la « Slack fatigue » : astuces pour une productivité accrue
Chaque matin, Juliette, cheffe de projet dans une agence de communication, entame sa journée avec un rituel immuable. Après un café matinal, elle allume son ordinateur pour se retrouver face à 67 messages non lus sur Slack. Ce n’est plus du retard, c’est du temps perdu d’avance.
Slack, cette messagerie professionnelle lancée en 2014, promettait une réduction des emails et des réunions, une meilleure agilité et réactivité en entreprise. Pourtant, cinq ans plus tard, Juliette passe des heures à jongler entre les conversations, les pastilles rouges d’alerte s’accumulant à l’écran.
La popularité de Slack ne se dément pas, avec 10 millions d’utilisateurs quotidiens revendiqués par l’entreprise américaine. Pourtant, l’outil conçu pour faciliter le travail en équipe peut rapidement devenir une source de stress et d’épuisement pour les salariés, confrontés à une connexion permanente et des attentes de réactivité toujours plus pressantes.
Des erreurs de destinataire peuvent également se révéler problématiques sur Slack. Pauline, account manager dans une start-up parisienne, en a fait l’amère expérience. Un commentaire maladroit sur un canal public lui a valu un blâme et le report de sa promotion, illustrant les risques d’une communication trop décontractée sur une plateforme professionnelle.
De même, les conversations privées sur Slack ne sont pas à l’abri de la surveillance de l’employeur. La plateforme stocke toutes les données échangées, et en cas de litige, l’entreprise peut accéder à ces conversations, même sans l’accord du salarié. Cette réalité renforce l’idée que tout ce qui circule sur Slack appartient avant tout à l’employeur.
Pierre, Lucie et Juliette évoquent tous la « Slack fatigue », un épuisement lié à la connexion permanente, à la frontière floue entre vie professionnelle et vie personnelle, et à l’exigence de réactivité constante. Pour survivre à cette pression, certains salariés coupent les notifications, limitent les connexions après les heures de travail, ou optent pour des stratégies plus subtiles pour rester présents tout en préservant leur équilibre.
Au-delà des risques et des pièges de la communication sur Slack, il apparaît essentiel de retrouver des réflexes plus simples et directs en entreprise. Se parler en personne, régler rapidement les problèmes par téléphone plutôt que par écrit, pour éviter les malentendus et gagner du temps dans un monde où la réactivité semble primer sur tout le reste.
Dans ce tourbillon de messages et d’attentes incessantes, trouver le juste équilibre entre disponibilité et préservation de son bien-être devient un enjeu crucial pour les salariés confrontés à la « Slack fatigue ». Une prise de recul nécessaire pour éviter de se laisser happer par la pression constante de cette messagerie professionnelle.