Les médias ont fait des progrès en ce qui concerne la couverture des féminicides en France. Le terme « féminicide » est devenu de plus en plus courant dans les reportages, reflétant une meilleure reconnaissance du meurtre de femmes comme un problème social grave. Une étude du collectif féministe #NousToutes a révélé une augmentation significative du nombre d’articles mentionnant le féminicide, passant de 112 en 2017 à plus de 3 200 en 2022.
Cependant, malgré ces avancées, l’étude souligne certains biais persistants dans le traitement médiatique des féminicides. Une grande partie des articles se concentrent sur les meurtres au sein du couple, laissant peu de place aux autres formes de féminicides, comme ceux commis au sein de la famille, au travail ou dans la rue. Les femmes âgées, handicapées, les travailleuses du sexe ou les femmes trans sont souvent invisibilisées dans les reportages, ne correspondant pas à l’image de la « victime idéale ».
Une autre préoccupation soulevée par l’étude est l’instrumentalisation des féminicides à des fins politiques, notamment par l’extrême droite. Certains médias et personnalités politiques utilisent ces tragédies pour alimenter des discours racistes et xénophobes, ce qui détourne l’attention de l’ampleur du problème des féminicides.
Le collectif #NousToutes plaide pour une couverture médiatique plus complète et équilibrée des féminicides, mettant en avant la voix des associations féministes. Ils soulignent l’importance d’une collaboration étroite entre les médias et ces associations pour assurer un traitement juste et équitable de cette question.
Enfin, une proposition clé du collectif est d’inscrire le concept de féminicide dans le cadre juridique français. Cela permettrait de consolider ce concept, d’éviter toute récupération politique et d’assurer une reconnaissance officielle de ces crimes en tant que violences systémiques. Cette mesure pourrait contribuer à sensibiliser davantage le public et à lutter plus efficacement contre les féminicides en France.