Trois jours après l’incendie d’un campement d’opposants à l’A69, le parquet de Castres a élargi son enquête à des «violences en réunion». Les militants agressés dénoncent la présence de trois individus ayant tenté de les tuer.
L’enquête ouverte par le parquet de Castres à la suite d’un incendie déclenché sur un campement d’opposants à l’A69 dans le Tarn a été «élargie à des faits de violences en réunion», a affirmé ce vendredi 16 août la procureure de la République de Castres. Elle concernait à son ouverture, mercredi 14 août, des «faits de dégradation par incendie». Les opposants à l’autoroute ont déclaré que l’incendie avait été allumé dans la nuit de lundi 12 à mardi 13 août par trois agresseurs sur leur campement, installé sur un terrain privé à Saïx, dans le Tarn.
«Les deux personnes identifiées comme victimes ont été entendues par la brigade de recherches de Castres. En conséquence, l’enquête a été élargie à des faits de violences en réunion, outre les dégradations par incendie déjà visées», a souligné la procureure. Elle a également précisé que «l’utilisation d’une arme n’a pas été confirmée avec certitude, la victime concernée n’étant pas en mesure d’indiquer si l’agresseur principal était porteur d’un couteau». La seconde victime a, elle, déclaré que de l’essence avait été «projetée dans sa direction afin de la tenir à distance», même si, selon ses dires, elle n’en a reçu que quelques gouttes.
Les militants, qui expriment leur opposition à la future autoroute Toulouse-Castres et tentent de bloquer le chantier, avaient déclaré mercredi avoir «subi une tentative de meurtre et un incendie irresponsable». Dans un communiqué, ils dénonçaient également la destruction de leur matériel et d’une voiture.
La construction de l’autoroute A69 est entourée depuis avril 2023, par de nombreuses tensions, notamment des incendies d’engins de chantiers et des affrontements entre les opposants au projet et les forces de l’ordre. Ces chantiers sont soutenus par de nombreux élus locaux et régionaux au nom du désenclavement d’une partie du Tarn, mais d’autre part critiqués par écologistes et scientifiques, qui dénoncent la destruction de zones humides, de terres agricoles, d’arbres, d’écosystèmes et de nappes phréatiques.
Les témoignages des militants agressés
Les militants qui ont été victimes de cette attaque ont partagé leurs témoignages poignants sur l’incident. Ils ont décrit comment trois individus sont arrivés sur leur campement et ont délibérément mis le feu, mettant ainsi leur vie en danger. Les victimes ont exprimé leur peur et leur colère face à cette violence inouïe. Ils ont souligné que ces agresseurs semblaient déterminés à causer des dommages graves, allant même jusqu’à parler de tentative de meurtre.
De plus, les militants ont déploré la destruction de leur matériel et d’une voiture, ce qui a eu un impact financier sur leur capacité à continuer leur lutte contre le projet de construction de l’autoroute A69. Ces actes de violence ont non seulement mis en danger la vie des opposants, mais ont également eu un impact sur leur capacité à manifester pacifiquement leur opposition.
Les réactions et soutiens face à l’incident
L’incident de l’incendie du campement des opposants à l’A69 a suscité de vives réactions de la part de la communauté locale et des autorités. De nombreux citoyens ont exprimé leur solidarité envers les militants agressés, condamnant fermement cet acte de violence. Les élus locaux et régionaux ont également réagi, appelant à une enquête approfondie pour que les responsables soient traduits en justice.
Les associations écologistes et les scientifiques ont également exprimé leur soutien aux opposants à l’autoroute A69, soulignant les dangers environnementaux et écologiques que ce projet de construction représente. Ils ont mis en lumière les conséquences désastreuses de la destruction de zones humides, de terres agricoles et d’écosystèmes pour la biodiversité et la préservation de l’environnement.
Les enjeux environnementaux du projet de construction de l’autoroute A69
La construction de l’autoroute A69 a soulevé de nombreuses préoccupations environnementales et écologiques. Les opposants au projet ont mis en avant les risques de destruction de zones humides, de terres agricoles et d’arbres pour la construction de cette autoroute. Ils ont souligné l’impact négatif sur les écosystèmes locaux et les nappes phréatiques, mettant en péril la biodiversité de la région.
Les scientifiques ont également mis en garde contre les conséquences désastreuses de la construction de l’autoroute A69 sur l’environnement. Ils ont souligné la nécessité de préserver les écosystèmes fragiles et les habitats naturels de la faune et de la flore locales. La destruction de ces zones sensibles aurait un impact durable sur la biodiversité de la région et sur la qualité de vie des habitants.
En conclusion, l’incident de l’incendie du campement des opposants à l’A69 soulève des questions importantes sur la violence envers les militants et les enjeux environnementaux du projet de construction de l’autoroute. Il met en lumière la nécessité de trouver des solutions pacifiques et durables pour répondre aux préoccupations des opposants tout en préservant l’environnement et la biodiversité de la région.