news-14092024-142938

Emmanuel Macron et Michel Barnier : Partage des Tâches en Scène

Cet article vous est offert Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous Se connecter Vous n’êtes pas inscrit sur Le Monde ? Inscrivez-vous gratuitement.

Politique

Michel Barnier premier ministre
Après un exercice du pouvoir hypercentralisé depuis sept ans, le chef de l’Etat promet, comme il l’a déjà fait à plusieurs reprises, de laisser à son nouveau premier ministre « les coudées franches ». Article réservé aux abonnés Il s’agit donc d’une « ère nouvelle », jure Emmanuel Macron. Ce jeudi 12 septembre, depuis Le Havre (Seine-Maritime), où il est venu célébrer les 80 ans de la libération de la ville normande, le locataire de l’Elysée le promet : il cesse, à compter d’aujourd’hui, d’être cet « hyperprésident » à la fois chef de l’Etat et ministre de tout. Deux mois après les élections législatives qui l’ont privé de majorité, l’homme aurait, aux dires de ses proches, admis la défaite, acceptant de laisser à son nouveau premier ministre, Michel Barnier, « les coudées franches ». « J’étais un président qui gouverne, je serai un président qui préside », s’est-il confié, tel un repenti, devant une poignée de ministres et de parlementaires, une semaine plus tôt. Depuis l’Elysée, on dresse le portrait d’un chef d’Etat façon « [Frank-Walter] Steinmeier », l’actuel président allemand, arbitre et garant des institutions, au-dessus de la mêlée et des batailles partisanes. Se glissant dans ce costume protocolaire, Emmanuel Macron coupe un ruban à Neuville-sur-Saône, dans le Rhône, le 10 septembre, pour inaugurer, seul et sans ministre, l’« usine du futur » du laboratoire Sanofi, qui doit produire de nouveaux vaccins. Le soir, il lance depuis Lyon la compétition mondiale des métiers, les « Worldskills », avant de poursuivre le cycle des commémorations de la Libération. Hier bavard, le chef de l’Etat se fait silencieux devant la presse, s’interdisant de commenter l’actualité politique. A l’Elysée, on use d’éléments de langage pour théoriser ce nouveau positionnement : « Emmanuel Macron sera l’incarnation des permanences françaises », s’enflamme un conseiller. Dans les rangs de l’opposition comme chez ceux qui connaissent le chef de l’Etat, cette métamorphose autoproclamée laisse songeur. Emmanuel Macron n’a-t-il pas, à maintes reprises, annoncé aux Français qu’il n’était plus le même ? En novembre 2019, après le mouvement des « gilets jaunes », l’Elysée proclame « l’acte II » du premier quinquennat. Et promet « un retour à une lecture plus classique des institutions, avec un président qui préside et un gouvernement qui met en œuvre ». A l’époque, le président de la République dit vouloir se mettre en retrait, sans jouer constamment en première ligne. « Sachons nous réinventer, moi le premier », lance le même, six mois plus tard, en pleine crise du Covid-19. « Ce vote m’oblige », soupire-t-il enfin au soir de sa réélection, en avril 2022, promettant un exercice moins solitaire du pouvoir et plus respectueux du Parlement.

Le Partage des Tâches

Emmanuel Macron et Michel Barnier semblent donc être sur la même longueur d’onde quant au partage des tâches au sein du gouvernement français. Après des années d’un pouvoir très centralisé, Macron semble enfin prêt à déléguer plus de responsabilités à son nouveau Premier Ministre. Cette nouvelle ère, comme il la décrit, marque un tournant dans la présidence de Macron, passant d’un leader omniprésent à un président plus en retrait, jouant un rôle plus protocolaire et arbitral. Cette évolution est saluée par certains comme une façon de réinventer sa manière de gouverner, mais elle suscite également des interrogations parmi ses détracteurs et observateurs politiques.

Les Défis à Venir

Avec ce nouveau partage des tâches entre Macron et Barnier, le gouvernement français se prépare à relever de nombreux défis. Que ce soit sur le plan économique, social, ou international, les attentes envers cette nouvelle configuration du pouvoir sont grandes. Barnier, en tant que Premier Ministre, devra faire face à des enjeux majeurs tels que la relance post-Covid, les réformes structurelles nécessaires pour relancer l’économie, ainsi que les questions de sécurité et de diplomatie. Macron, de son côté, devra jouer un rôle plus symbolique et institutionnel, en veillant à la cohésion nationale et à la préservation des valeurs républicaines. Il sera intéressant de voir comment ces deux leaders politiques sauront collaborer pour surmonter les obstacles qui se dresseront sur leur chemin.

L’Opinion Publique et l’Opposition

Face à cette nouvelle donne politique, l’opinion publique se montre divisée. Certains saluent le changement de cap de Macron, y voyant une volonté de renouvellement et d’adaptation aux circonstances actuelles. D’autres restent sceptiques, craignant que cette métamorphose ne soit qu’une stratégie de communication pour redorer le blason du président. L’opposition, quant à elle, se montre critique, soulignant le manque de cohérence dans les discours de Macron et pointant du doigt le caractère opportuniste de ses décisions. Il est clair que la route vers la reconquête de la confiance des Français ne sera pas facile pour Macron et Barnier, mais c’est un défi qu’ils semblent prêts à relever.

Conclusion

En définitive, le partage des tâches entre Emmanuel Macron et Michel Barnier ouvre une nouvelle page dans l’histoire politique de la France. Cette réorganisation du pouvoir promet des changements significatifs dans la manière dont le pays est gouverné, avec des implications profondes sur la vie politique et sociale des citoyens. Il reste à voir si cette nouvelle dynamique sera couronnée de succès, mais une chose est certaine : Macron et Barnier sont déterminés à faire de cette collaboration une réussite pour le bien de la nation.