Plus de deux semaines après la dernière élection présidentielle, le Venezuela est toujours plongé dans une profonde incertitude politique. Les tensions entre Nicolás Maduro, au pouvoir depuis onze ans, et Edmundo Gonzalez Urrutia, le candidat de l’opposition contraint à la clandestinité, sont à leur paroxysme. Les deux camps revendiquent la victoire et rejettent catégoriquement les appels de leurs voisins à organiser de nouvelles élections.
**La Contestation des Résultats Électoraux:**
Le Conseil national électoral (CNE) a officiellement validé la victoire de Nicolás Maduro avec 52% des voix, mais sans fournir de décompte exact ni de procès-verbaux des bureaux de vote. Le CNE a allégué avoir été victime d’un piratage informatique, ce qui a suscité de vives critiques de la part de l’opposition. Cette dernière a rendu public les procès-verbaux obtenus par ses scrutateurs, affirmant que Edmundo Gonzalez Urrutia aurait en réalité remporté le scrutin avec 67% des voix. Cette controverse a déclenché des manifestations spontanées à travers le pays, avec un bilan tragique de 25 morts, 192 blessés et 2 400 arrestations, selon les autorités.
**Les Appels en Faveur de Nouvelles Élections:**
Plusieurs pays, dont le Brésil, la Colombie et les États-Unis, ont appelé à l’organisation de nouvelles élections au Venezuela. Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a souligné la nécessité pour Nicolás Maduro de lancer un appel au peuple vénézuélien et de convoquer un nouveau scrutin. De son côté, le président colombien Gustavo Petro a plaidé pour une élection « libre » et a proposé la levée des sanctions économiques contre le Venezuela. Même le président américain Joe Biden s’est prononcé en faveur d’une nouvelle élection, avant que la Maison Blanche ne clarifie sa position. Ces appels ont été rejetés en bloc par Nicolás Maduro et l’opposition, qui affirment tous deux la légitimité de leurs revendications électorales.
**La Répression et les Nouvelles Lois Répressives:**
Parallèlement à cette crise politique, Nicolás Maduro a fait adopter une loi réglementant les ONG et les associations, suscitant de vives inquiétudes quant aux libertés civiles au Venezuela. La nouvelle législation exige que les ONG divulguent leurs financements et donateurs, nationaux et étrangers, et interdit de recevoir des contributions financières destinées à des organisations à but politique. Ces mesures ont été fortement critiquées par la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) et le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme pour leur impact sur la liberté d’association et d’expression. Le climat de répression et de peur qui règne au Venezuela a conduit à de nombreuses arrestations arbitraires et à une utilisation disproportionnée de la force contre les manifestants.
Dans ce contexte tendu, la population vénézuélienne se retrouve prise en otage entre un gouvernement contesté et une opposition divisée. Les appels à la transparence électorale et au respect des droits de l’homme se multiplient, mais la résolution de la crise semble encore lointaine. La communauté internationale continue de surveiller de près la situation au Venezuela, dans l’espoir d’une issue pacifique et démocratique à cette crise politique sans précédent.