Les relations tumultueuses entre écrivains peuvent parfois se transformer en ruptures amères ou violentes, comme cela a été le cas pour Victor Hugo et Charles-Augustin Sainte-Beuve, ou encore Gore Vidal et Truman Capote. L’histoire de Louis Aragon et Pierre Drieu La Rochelle en est un autre exemple marquant.
Au départ, ces deux jeunes hommes ont été profondément marqués par la Première Guerre mondiale. Drieu a combattu lors de la bataille de Charleroi, tandis qu’Aragon était interne en médecine et s’occupait, aux côtés d’André Breton, des soldats blessés à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce.
Selon le récit d’Aragon, leur première rencontre a été marquée par une admiration mutuelle pour leurs talents d’écrivains. Cependant, au fil du temps, des divergences d’opinions politiques et littéraires ont commencé à les éloigner. Drieu, qui a rejoint les rangs des nationalistes et fascistes, a pris des positions qui étaient en totale opposition avec les idéaux communistes d’Aragon. Cette différence fondamentale a finalement conduit à une rupture entre les deux hommes.
Malgré tout, il est indéniable que l’influence mutuelle qu’ils ont exercée l’un sur l’autre a marqué la littérature française de l’époque. Leur opposition idéologique a donné naissance à des œuvres puissantes et engagées, reflétant les tensions et les conflits de leur époque.
Il est intéressant de noter que, malgré leur différends, Aragon et Drieu ont tous deux laissé une empreinte indélébile sur la littérature française. Leurs œuvres continuent d’être étudiées et discutées de nos jours, témoignant de l’importance de leur contribution à la culture littéraire du XXe siècle.
En fin de compte, l’opposition entre Aragon et Drieu La Rochelle illustre le conflit entre deux visions du monde, entre deux idéaux littéraires et politiques. Leur histoire complexe et tragique reste un exemple fascinant de la manière dont les relations entre écrivains peuvent façonner et influencer leur travail, même dans les moments les plus sombres et les plus tumultueux de l’histoire.
