news-09082024-033617

Le Brésil, la Colombie et le Mexique ont exprimé vendredi leur préoccupation concernant le besoin pour Caracas de rendre publics les procès-verbaux de l’élection présidentielle après la réélection contestée du président Nicolas Maduro. Washington a mis en garde contre toute tentative d’arrestation des leaders de l’opposition. M. Maduro, se sentant victime d’un complot, a décidé de suspendre la plateforme X (ex-Twitter) pendant dix jours.

Les trois pays, dirigés par des présidents de gauche comme M. Maduro, ont déclaré que le Conseil national électoral (CNE) était l’organe légalement responsable de divulguer de manière transparente les résultats de l’élection. Ils ont également souligné l’importance d’une vérification impartiale des résultats, dans le respect du principe de la souveraineté populaire.

Le CNE a confirmé la victoire de M. Maduro avec 52% des voix, mais n’a pas rendu publics le décompte exact des voix et les procès-verbaux des bureaux de vote en raison d’un prétendu piratage informatique. L’opposition affirme que le remplaçant de Maria Corina Machado, Edmundo Gonzalez Urrutia, a remporté le scrutin avec 67% des voix, mais ces résultats sont rejetés par M. Maduro.

Les violences qui ont éclaté après l’annonce de la victoire de M. Maduro ont causé la mort de 24 personnes, selon les organisations de défense des droits humains. Les États-Unis, qui imposent des sanctions au Venezuela depuis 2019, ont averti que l’arrestation des leaders de l’opposition pourrait entraîner une réaction internationale plus forte.

Mme Machado et M. Gonzalez Urrutia sont actuellement en cachette, craignant pour leur vie, et font l’objet d’une enquête pénale pour diverses accusations. M. Maduro doit comparaître devant le TSJ vendredi. Mme Machado a averti d’une possible vague migratoire massive si M. Maduro reste au pouvoir.

Quant à la suspension de X (ex-Twitter) pour dix jours, annoncée par le président Maduro, il l’a justifiée en accusant Elon Musk d’incitation à la haine et au fascisme sur le réseau social. M. Maduro a également critiqué les réseaux sociaux pour leur prétendue tentative de coup d’État cyberfasciste criminel après son élection contestée.

Les autorités vénézuéliennes ont accusé à plusieurs reprises M. Musk d’être impliqué dans une attaque cybernétique massive contre le CNE. La vice-présidente Delcy Rodriguez a dénoncé la dictature des réseaux sociaux et a critiqué la communauté internationale pour son obsession à propos des procès-verbaux de l’élection.

La situation politique au Venezuela reste tendue et suscite des inquiétudes tant au niveau national qu’international. La pression sur Maduro et son gouvernement ne semble pas prête de s’apaiser, laissant planer un climat d’incertitude sur l’avenir du pays.