Le Marocain Abdellah Taïa a remporté le prix Décembre pour son roman « Le Bastion des larmes », lors d’une cérémonie qui s’est déroulée le mercredi 30 octobre. Ce roman a été salué par la critique littéraire et a attiré l’attention du jury, qui l’a préféré à deux autres titres de chez Seuil, « Ann d’Angleterre » de Julia Deck et « Les Derniers Jours du Parti socialiste » d’Aurélien Bellanger.
Dans « Le Bastion des larmes », Abdellah Taïa aborde des thèmes sensibles tels que les violences contre les enfants et la discrimination envers les homosexuels dans son pays d’origine. Il s’inspire également de ses huit sœurs aînées pour créer des personnages féminins forts et indépendants. À 51 ans, les critiques considèrent que ce roman est son œuvre la plus aboutie à ce jour.
Le prix Décembre, qui était autrefois connu sous le nom de prix Novembre, a été créé en 1989 pour mettre en lumière des romans qui avaient été négligés par les autres grands prix littéraires de l’automne. Doté d’une récompense de 15 000 euros, ce prix bénéficie du soutien de la Fondation Pierre Bergé-Yves-Saint-Laurent.
Abdellah Taïa est également en lice pour le prix Médicis, et il recevra le prix de la Langue française pour l’ensemble de son œuvre lors de la Foire de Brive en novembre. Originaire d’un milieu modeste à Salé, près de Rabat, il a poursuivi ses études en Europe à partir de 1998, obtenant un doctorat en lettres à Paris. En plus d’être écrivain, il a travaillé en tant que traducteur, journaliste et réalisateur.
En 2006, Abdellah Taïa a fait sensation en révélant publiquement son homosexualité tout en affirmant sa foi musulmane. « Le Bastion des larmes » a été présélectionné pour plusieurs autres prix littéraires d’automne, dont le Goncourt et le Grand Prix du roman de l’Académie française, en plus du prix Médicis pour lequel il reste en lice.
En évoquant les défis de la colonisation et en explorant des questions de genre et d’identité, Abdellah Taïa continue de captiver les lecteurs et de susciter des débats autour de ses œuvres. Son parcours personnel et ses prises de position courageuses en font une figure marquante de la littérature contemporaine.