Le voyage du pape François en Asie et en Océanie : une série de défis à relever
Le Saint-Père a entamé son voyage en Asie ce lundi 2 septembre, avec l’Indonésie comme première étape d’une tournée aux multiples enjeux. Son itinéraire le conduira ensuite en Papouasie-Nouvelle-Guinée, au Timor oriental et à Singapour, avant de repartir le 13 septembre.
Le Vatican avait envisagé de réduire la cadence des voyages pontificaux, mais le pape François, malgré ses 87 ans, s’est lancé dans sa dixième visite à l’étranger en deux ans. Après un été relativement tranquille, il est désormais prêt pour le voyage le plus long de son pontificat, neuf mois après l’annulation de son passage à Dubaï pour la COP28. L’Asie et l’Océanie représentent des territoires où de nouveaux foyers de catholicisme se développent, offrant ainsi des enjeux importants pour le Saint-Père.
Le voyage commence par l’Indonésie, pays comptant le plus de musulmans au monde, avec 88% de sa population totale. Le pape argentin est attendu devant la mosquée Istiqlal de la capitale Djakarta, où il doit signer une nouvelle charte de bonne entente interreligieuse avec l’imam Nasaruddin Umar. La diversité religieuse et culturelle de l’Indonésie offre un terrain propice pour des échanges interreligieux fructueux.
En Papouasie-Nouvelle-Guinée, le pape François fera face à une réalité différente : un pays extrêmement pauvre, majoritairement chrétien avec une forte présence protestante. Les catholiques, bien que minoritaires, sont actifs au milieu de missionnaires évangéliques. La déforestation en Papouasie-Nouvelle-Guinée, l’une des plus vastes forêts tropicales au monde, sera également au cœur des discussions, notamment en lien avec les questions environnementales abordées dans son encyclique Laudato si’ (2015).
Le Timor oriental, pays le plus catholique du monde avec 97% de catholiques, présente un contexte particulier. L’Église a joué un rôle déterminant dans l’indépendance du pays en 2002, après une longue période d’annexion par l’Indonésie. Le cardinal Pietro Parolin souligne l’importance de la foi chrétienne dans la transformation de la société timoraise, en luttant contre les inégalités, la pauvreté et la violence. La visite du pape François devrait apporter une impulsion décisive dans ce sens.
La dernière étape du voyage se déroulera à Singapour, une métropole densément peuplée majoritairement chinoise. François exprime son souhait de se rendre en Chine, et ses déclarations lors de sa visite à Singapour pourraient avoir un écho à Pékin. L’accord de 2018 entre le Vatican et le régime communiste chinois, qui concerne la nomination conjointe d’évêques, sera également au cœur des discussions.
Ce périple asiatique de douze jours et 40 000 kilomètres était attendu depuis longtemps, initialement prévu en 2020 mais reporté en raison de la pandémie de Covid-19. Il s’annonce riche en rencontres religieuses et politiques, offrant au pape François l’occasion de renforcer les liens avec les communautés catholiques et de promouvoir le dialogue interreligieux et la paix dans ces régions en plein essor.
Les défis du voyage du pape François en Asie et en Océanie sont multiples, mais le Saint-Père semble prêt à les affronter avec détermination et ouverture d’esprit.