Le maire de Grenoble, Éric Piolle, a récemment fait une proposition surprenante en matière de lutte contre le trafic de drogue. Alors que le Sénat a voté à l’unanimité une proposition de loi contre le narcotrafic, Piolle a appelé à la réalisation de tests de dépistage de stupéfiants « de façon anonyme » sur les parlementaires et les ministres. Cette proposition a été avancée lors de son audition par la commission sénatoriale contre le narcotrafic.

Éric Piolle a déclaré dans une interview au Dauphiné libéré qu’il avait proposé de réaliser des tests salivaires, capillaires et d’urine à l’Assemblée nationale, au Sénat, ainsi que auprès des ministres, des élus et des personnels politiques. Il suggère que ces tests soient effectués de manière anonyme afin de ne cibler aucune personne en particulier. Selon lui, cela permettrait de déterminer si le problème de la consommation de drogue touche également les cercles de décision, qui sont censés lutter contre le trafic. Il a souligné que le Parlement avait déjà été confronté à des « affaires de stups ».

Le maire écologiste a également souligné que les études indiquent une augmentation de l’utilisation de la cocaïne en France, motivée non seulement par des raisons récréatives mais aussi pour faire face au stress et aux rythmes de vie soutenus. Selon un rapport de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives publié le 15 janvier dernier, la consommation de cocaïne a presque doublé en 2023 par rapport à l’année précédente, avec 1,1 million de personnes déclarant en avoir consommé. Cette hausse est en partie expliquée par son utilisation croissante dans le milieu professionnel et les difficultés d’accès aux soins.

Appel à un référendum sur la légalisation du cannabis

Éric Piolle avait déjà appelé le mois dernier à un référendum sur la légalisation du cannabis et le contrôle de sa production. Cette proposition intervient dans un contexte où la ville de Grenoble est confrontée à de nombreux règlements de comptes et fusillades liés au trafic de drogue. En 2024, plus d’une vingtaine d’épisodes de violence par arme à feu liés au trafic ont été recensés sur le territoire de la métropole de Grenoble, les autorités qualifiant la situation de « guerre des gangs ».

En septembre, un agent municipal, Lilian Dejean, a été tué en portant secours à un automobiliste victime d’un délit de fuite. Sa mort a suscité l’émoi et ravivé le débat sur l’insécurité dans la région, certains élus de droite reprochant à Éric Piolle de refuser d’armer la police municipale.

En conclusion, la proposition d’Éric Piolle de réaliser des tests de dépistage de drogue de manière anonyme sur les parlementaires et les ministres soulève des questions importantes sur la consommation de stupéfiants dans les cercles politiques. Cette initiative s’inscrit dans un contexte plus large de lutte contre le trafic de drogue et de violence liée à ce phénomène. Il reste à voir si cette proposition suscitera un débat plus approfondi et des actions concrètes dans la lutte contre ce fléau.