L’annonce du Tchad mettant fin à l’accord de défense avec la France, suivie de celle du Sénégal envisageant un retrait des soldats français, signifie un échec pour Emmanuel Macron dans sa tentative de redéfinir la posture militaire de la France sur le continent africain. Le Tchad, qui abrite l’une des cinq bases militaires françaises en Afrique, a déclaré rompre l’accord de défense liant les deux pays. Cette décision a pris Paris par surprise, même si N’Djamena a souligné qu’elle ne remettait pas en question les liens d’amitié entre les deux nations.
En effet, même du côté tchadien, certains étaient surpris par cette décision. Le président Mahamat Idriss Déby, élu en mai, a été perçu comme le dernier allié de la France au Sahel. Cependant, suite à l’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet national financier français pour des soupçons de biens mal acquis, le président tchadien a pris ses distances avec Paris. De plus, le Sénégal a également exprimé son intention de ne plus accueillir de soldats français sur son territoire, ce qui montre une tendance à la remise en question des relations militaires entre la France et ses anciennes colonies.
Pour l’armée française, cette situation est préoccupante car elle perd progressivement ses partenaires militaires en Afrique. Après les récents revers au Mali, au Burkina Faso et au Niger, la France voit ses bases se réduire et son influence décroître sur le continent. Cette évolution est perçue comme un signe de rupture par de nombreux observateurs, et elle soulève des questions sur l’avenir de la présence militaire française en Afrique.
Il est clair que la politique étrangère française en Afrique est en train de subir des changements importants, et que le modèle de coopération militaire établi depuis des décennies est remis en question. Il reste à voir comment la France va adapter sa stratégie dans un contexte où de plus en plus de pays africains cherchent à affirmer leur souveraineté et à revoir leurs relations avec l’ancienne puissance coloniale. Cette situation soulève des défis importants pour la diplomatie française et pose des questions sur l’avenir de la présence militaire française en Afrique.