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Simone Veil était une pionnière de sa génération. En 1974, elle a prononcé un discours historique à l’Assemblée nationale pour proposer une loi autorisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG). À cette époque, l’avortement était interdit et criminalisé en France, ce qui poussait de nombreuses femmes à recourir à des avortements clandestins, mettant leur vie en danger. Simone Veil a défendu avec force son projet de loi en soulignant que les femmes ne recouraient pas à l’avortement de gaieté de cœur, mais par nécessité.

Ce discours marquait la fin d’années de lutte féministe pour le droit des femmes à disposer de leur corps. Les événements de Mai 68 et le manifeste des 343 salopes publié en 1971 avaient déjà brisé un tabou profondément ancré dans la société. Les procès de Bobigny en 1972 avaient également mis en lumière les inégalités sociales face à l’avortement clandestin.

Malgré une opposition virulente de la droite conservatrice, la loi Veil a été adoptée en 1974 par 284 voix pour et 189 contre, avec le soutien de l’opposition de gauche. Cette loi a marqué un tournant dans l’histoire des droits des femmes en France. Elle a permis à de nombreuses femmes d’avoir accès à l’avortement de manière sécurisée et légale.

Simone Veil a dû faire face à des attaques personnelles et à une violence politique sans précédent lors des débats à l’Assemblée nationale. Certains députés ont même fait des comparaisons scandaleuses entre l’avortement et l’Holocauste. Malgré tout, Simone Veil est restée digne et déterminée tout au long du processus législatif.

La loi Veil a ouvert la voie à de nombreuses réformes ultérieures en matière de droits des femmes en France. En 2024, le droit des femmes à recourir à l’avortement a été inscrit dans la Constitution, 50 ans après le discours historique de Simone Veil.