Le Salon du Livre d’Alger est en pleine effervescence pour sa 27e édition, avec la participation de plus d’un millier d’éditeurs de 40 pays différents, dont 290 éditeurs algériens. Cependant, l’absence remarquée de Kamel Daoud, lauréat du prix Goncourt 2024 pour son roman « Houris » sur la « décennie noire », a suscité des remous.
L’interdiction du livre « Houris » en Algérie a été notifiée à la maison d’édition Gallimard en octobre, en raison de la loi interdisant toute publication sur la période de la « décennie noire ». Malgré cela, le roman circule déjà de manière souterraine dans le pays.
L’écrivaine Samia Chabane, présente au salon du livre, s’oppose fermement à cette interdiction, soulignant l’importance de la liberté de lecture et de pensée. Pour elle, censurer un livre revient à un acte d’autodafé, empêchant les gens de se forger leur propre opinion.
Makdoud Oulaid, un chirurgien de 63 ans, a lu le roman et estime que l’attribution du Goncourt à Kamel Daoud est davantage liée à des considérations politiques qu’à la qualité de l’ouvrage. Les tensions entre la France et l’Algérie suite au soutien de la France au Maroc ont également contribué à cette polémique.
L’éditeur algérien Sofiane Hadjadj a préféré ne pas commenter l’interdiction du livre, soulignant que le salon du livre est organisé par le ministère de la Culture et doit respecter certaines règles et lois en vigueur.
Hassina Hadj Sahraoui, directrice de publication, regrette quant à elle l’absence du livre en Algérie et met en avant le fait que Kamel Daoud est le premier Algérien de l’histoire à recevoir le prestigieux prix Goncourt, ouvrant ainsi la voie à d’autres talents algériens.
Malgré la controverse entourant la présence de Kamel Daoud et de son roman « Houris » au Salon du Livre d’Alger, les débats sur la liberté d’expression et la censure continuent de susciter des réactions passionnées parmi les visiteurs et les acteurs du monde de l’édition en Algérie.