Une controverse autour de la présence de Rima Hassan à une manifestation
L’ancien député franco-israélien Meyer Habib et une cinquantaine de députés Renaissance ont récemment dénoncé à la justice la participation de Rima Hassan à une manifestation qu’ils ont qualifiée de « pro-Hamas ». Selon eux, cette présence constitue une forme d' »apologie du terrorisme ». L’eurodéputée LFI a vivement contesté les accusations et l’objet même de la manifestation en question.
Lors de cet événement qui s’est tenu le 16 août à Amman en Jordanie, des pancartes en hommage au chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, décédé le 31 juillet à Téhéran, ont été brandies. Les signataires de cette dénonciation, adressée au parquet de Paris, affirment qu’il s’agissait d’un « soutien à peine dissimulé » à l’organisation terroriste Hamas. Parmi les députés ayant exprimé leur préoccupation figure notamment la porte-parole du gouvernement démissionnaire Prisca Thevenot.
La demande de lever l’immunité parlementaire de Rima Hassan
Les députés ayant dénoncé la présence de Rima Hassan lors de la manifestation ont également adressé un courrier à la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, demandant la levée de l’immunité parlementaire de l’élue insoumise si des poursuites devaient être engagées à son encontre. Pour eux, Rima Hassan aurait participé à la diffusion de discours haineux envers les juifs en Europe et aurait nié le droit à l’existence de l’État d’Israël.
L’ex-député des Français à l’étranger, Meyer Habib, va encore plus loin en affirmant que « son immunité parlementaire doit être levée » et qu’elle ne devrait pas siéger au Parlement européen, mais plutôt être incarcérée. Rima Hassan, de son côté, a réfuté ces accusations en qualifiant les manœuvres de ses accusateurs de dénuées de fondement. Elle affirme que ces derniers soutiennent un régime génocidaire qu’elle combat, avec ou sans mandat d’eurodéputée.
La défense de Rima Hassan
Rima Hassan a répondu aux accusations en expliquant que la manifestation à laquelle elle a participé était une manifestation « habituelle » organisée chaque vendredi à Amman pour soutenir la cause palestinienne. Elle a souligné qu’il ne s’agissait en aucun cas d’une manifestation pro-Hamas ou en hommage à des dirigeants du Hamas. Selon elle, il est fréquent que des manifestants affichent leur soutien au Hamas lors de rassemblements dans la région, mais elle se déclare non responsable de leurs actions.
La députée insoumise a également précisé que son engagement en faveur de la cause palestinienne et de la lutte contre l’oppression ne signifie pas un soutien direct au Hamas ou à ses actions. Elle insiste sur le fait qu’elle continue de défendre ses convictions sans compromis, quel que soit le mandat politique qu’elle occupe.
Le contexte politique et les enjeux de cette controverse
La présence de Rima Hassan à cette manifestation a ravivé les tensions politiques autour de la question du conflit israélo-palestinien et des liens avec les mouvements islamistes comme le Hamas. Les députés ayant dénoncé son implication remettent en cause sa légitimité en tant qu’eurodéputée et soulèvent la question de la liberté d’expression et des limites de l’immunité parlementaire.
Cette controverse met en lumière les clivages politiques et idéologiques au sein du Parlement européen, notamment en ce qui concerne les relations avec Israël et les groupes considérés comme terroristes. Les débats autour de la présence de Rima Hassan à cette manifestation soulignent les divergences d’opinions sur la question de la légitimité des actions de certains mouvements politiques au Moyen-Orient.
En fin de compte, cette affaire soulève des questions plus larges sur la responsabilité des élus et la nécessité de distinguer entre la défense des droits des peuples opprimés et le soutien à des groupes considérés comme terroristes. Les réactions divergentes face à la participation de Rima Hassan à cet événement mettent en lumière les tensions et les enjeux politiques qui entourent la question du conflit israélo-palestinien et de la lutte contre le terrorisme.
