Prévention des IST et contraception chez les jeunes Français
Les adolescents français sont de moins en moins enclins à utiliser des préservatifs lors de leurs rapports sexuels, ce qui soulève des inquiétudes parmi les experts en santé sexuelle. Lucas, un étudiant de 19 ans en BTS audiovisuel, a partagé son expérience de sa première fois sans protection avec sa petite amie qui lui avait assuré que c’était « safe ». Cependant, le lendemain, il ressentait une certaine anxiété et a décidé de se renseigner sur les risques potentiels sur internet. Son camarade Yohann se souvient également de sa première expérience sexuelle à l’âge de 15 ans, où il a fini par retirer le préservatif car il l’empêchait d’avoir une érection.
La sexualité reste un sujet tabou parmi les adolescents, selon Yohann, qui estime que les infections sexuellement transmissibles (IST) ne suscitent plus autant de craintes qu’avant, notamment par rapport au VIH. Cependant, un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a révélé une baisse significative de l’utilisation du préservatif chez les adolescents en Europe au cours des dix dernières années, avec des proportions de rapports non protégés jugées inquiétantes.
En France, environ 30% des adolescents de 15 ans ayant déclaré une activité sexuelle en 2022 n’ont pas utilisé de préservatif lors de leur dernier rapport. Malgré les progrès en matière d’accessibilité des préservatifs, grâce à la délivrance gratuite en pharmacie pour les moins de 26 ans depuis janvier 2023, il semble subsister d’autres obstacles à l’utilisation de moyens contraceptifs efficaces.
Selon Saphia Guereschi, infirmière scolaire et secrétaire générale du syndicat SNICS-FSU, les jeunes prennent de plus en plus de risques en réaction à une société anxiogène. Elle souligne l’importance de sensibiliser les adolescents sur la nécessité de se protéger, malgré la diminution de la peur liée au VIH. Sarah Durocher, présidente du Planning familial, déplore le manque d’une grande campagne nationale sur les droits sexuels et reproductifs, soulignant que l’éducation à la vie affective et sexuelle est insuffisamment enseignée malgré son caractère obligatoire depuis plus de vingt ans.
Les infections sexuellement transmissibles bactériennes ont connu une augmentation ces dernières années en France métropolitaine, notamment entre 2020 et 2022. Florence Thune, directrice générale de Sidaction, souligne l’importance de sensibiliser les jeunes aux IST autres que le VIH, alors que seuls 36% des jeunes de 15-25 ans déclarent utiliser systématiquement le préservatif, souvent après avoir effectué des tests de dépistage.
Il est crucial de fournir une information complète sur tous les aspects de la prévention des IST et de la contraception aux jeunes Français, afin de les inciter à adopter des comportements sexuels responsables et à se protéger efficacement.
