PDG de l’Ifremer: Les scientifiques américains bienvenus en Europe
La décision du président Donald Trump d’ordonner à la NOAA de cesser toute collaboration scientifique avec l’Ifremer a semé l’inquiétude parmi les scientifiques du monde entier. Cette décision intervient dans un contexte de licenciements massifs au sein des agences fédérales américaines, notamment celles soutenant la recherche sur le climat. François Houllier, le PDG de l’Ifremer, biologiste de renom, s’est exprimé sur les conséquences de cette décision et sur les défis auxquels sont confrontés les programmes communs entre les deux institutions.
Les licenciements à la NOAA : un coup dur pour la recherche climatique
Selon François Houllier, sur les 12 000 employés de la NOAA, environ 800 personnes ont été licenciées, principalement celles en période probatoire, qu’elles soient juniors ou séniors. Ces licenciements pourraient compromettre les collaborations de longue date entre la NOAA et l’Ifremer, notamment dans des projets clés comme le programme Argo. Ce programme, qui consiste en plus de 4 000 flotteurs déployés dans les océans depuis la fin des années 1990, analyse des données cruciales pour la recherche océanographique.
Un avenir menacé pour les programmes communs
La participation des États-Unis dans le programme Argo représente plus de la moitié des flotteurs déployés. Avec les licenciements à la NOAA, la question du renouvellement de ces flotteurs se pose. La perte des contributions américaines pourrait compromettre la continuité et la qualité des données collectées, essentielles pour l’océanographie et la climatologie. François Houllier souligne l’importance de préserver la mutualisation et le partage des données à l’échelle mondiale pour garantir la qualité des recherches.
Un enjeu de souveraineté scientifique européenne
Face à la décision américaine, François Houllier appelle à un sursaut européen pour assurer la continuité des recherches scientifiques. Il souligne que la France, en tant que deuxième contributeur du programme Argo, est capable de produire ses propres flotteurs, mais nécessiterait des moyens supplémentaires pour compenser la perte des contributions américaines. Il met en avant les atouts de l’Europe et de la France dans le domaine de la recherche océanographique et appelle à un effort collectif pour maintenir le cap malgré les obstacles.
L’accueil des scientifiques américains licenciés
François Houllier exprime sa solidarité envers les scientifiques américains licenciés, soulignant la qualité de leur travail et les défis auxquels ils sont confrontés. Il ouvre la porte à l’accueil de ces scientifiques en Europe, mais souligne la nécessité d’avoir les moyens adéquats pour les accueillir. Il met en garde contre un effet de substitution sur les chercheurs français et insiste sur la nécessité d’une approche européenne ou nationale pour répondre à l’ampleur des licenciements.
Un défi sans précédent pour les sciences de l’océan
En tant que scientifique, François Houllier souligne l’importance capitale des données océanographiques pour comprendre l’évolution du climat et anticiper les événements extrêmes. Il appelle à préserver l’accès aux faits et à maintenir la coopération internationale pour garantir la pérennité des recherches scientifiques. Face à un possible retrait des États-Unis des conférences scientifiques, il espère que la collaboration et le partage de données perdureront malgré les obstacles diplomatiques.
En conclusion, la décision de Donald Trump de mettre fin à la collaboration scientifique entre la NOAA et l’Ifremer représente un défi sans précédent pour la recherche océanographique et climatique. Les scientifiques du monde entier, y compris François Houllier, appellent à une mobilisation européenne pour assurer la continuité des programmes communs et préserver les données essentielles à la compréhension de notre planète.