Titre: Passation de témoin de Joe Biden à Kamala Harris lors de la Convention démocrate
Au premier jour de la convention du Parti démocrate à Chicago, le président américain Joe Biden a été longuement ovationné avant de symboliquement passer le témoin à sa vice-présidente Kamala Harris, qui affrontera Donald Trump en novembre.
« We love Joe ! » (« On aime Joe ! ») Les délégués rassemblés à la convention démocrate de Chicago ont offert une immense ovation à Joe Biden au premier jour du grand raout du parti, lundi 19 août. Le discours de ce dernier, très attendu, a démarré avec du retard en toute fin de soirée. Le président américain, qui a décidé de laisser sa place à sa vice-présidente Kamala Harris dans la course à la Maison-Blanche face à Donald Trump, est venu symboliquement passer le flambeau et a promis d’être le « meilleur bénévole » de la campagne Harris.
Le discours de Joe Biden avait été d’emblée placé sous le signe de l’émotion. « Joe et moi sommes ensemble depuis près de 50 ans. Pourtant, il y a des moments où je retombe amoureuse de lui », avait dit la First Lady Jill Biden pour annoncer son mari, en entrant sur scène au son de « Praise You » de Fatboy Slim (« to praise » signifie « louer », ou « chanter les louanges »).
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« Papa, […] nous ne te disons pas assez souvent que tu es l’amour de nos vies », avait déclaré leur fille Ashley, en parlant d’un « battant qui a été sous-estimé toute sa vie ». Pour le président de 81 ans, il y avait certainement dans ce débordement d’affection quelque chose d’émouvant, mais aussi d’assez cruel. Après tout, il y a un mois à peine, il pensait encore recevoir l’investiture de son parti. Mardi, c’est Kamala Harris que les délégués vont couronner dans un vote symbolique, après l’avoir déjà formellement investie dans un scrutin par Internet.
Ravi qu’il abandonne
Les démocrates s’attendaient à faire campagne sans passion pour le président octogénaire, embourbé dans les sondages. Mais voilà qu’après son incroyable retrait le 21 juillet, ils se prennent à rêver à nouveau d’une victoire grâce à leur candidate de 59 ans. « J’adore [Joe Biden] mais j’ai été absolument ravi qu’il abandonne parce qu’il nous tirait vers le bas », a asséné Harry Pascal, un militant démocrate.
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Les organisateurs de la convention, qui craignaient des débordements de la part de militants propalestiniens, peuvent pour l’instant souffler. Des manifestants ont brièvement ouvert une brèche dans le périmètre de sécurité extérieur protégeant la convention, mais des policiers, coiffés de casques bleus et munis de matraques, ont empêché ces manifestants d’aller plus loin et l’un d’entre eux, vêtu de noir, a été interpellé. Sur scène, Joe Biden a cependant déclaré que ces manifestants avaient « des arguments à faire valoir ».
Donald Trump, qui a prévu des déplacements dans plusieurs États décisifs cette semaine, a commencé lundi par la Pennsylvanie. L’ancien président républicain a attaqué les projets « communistes » de Kamala Harris et avancé sans aucune preuve qu’elle aurait monté un « putsch » contre Joe Biden.
Plafond de verre
Hillary Clinton, candidate malheureuse face à Donald Trump en 2016, a toutefois rappelé à Chicago que rien n’était gagné. « Ne vous laissez pas distraire. Ne soyez pas trop contents de vous », a dit l’ancienne secrétaire d’État, qui était donnée favorite face à Donald Trump, dans un discours vigoureux. Comme à Joe Biden, la soirée a dû lui laisser un goût doux-amer. Hillary Clinton, qui voulait devenir la première présidente des États-Unis, a appelé à briser pour de bon « le plus haut, le plus dur plafond de verre » en élisant Kamala Harris.
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Mardi, l’ancien président Barack Obama et son épouse Michelle Obama seront les vedettes de la convention, dans une ville de Chicago qui est leur fief. Nul doute que ce couple apprécié des démocrates saura enflammer les délégués. La vice-présidente américaine, elle, s’en ira faire campagne pour la journée dans le Wisconsin, l’un des « swing states » annoncés du scrutin de novembre, c’est-à-dire un État hautement stratégique.
L’avance prise sur Donald Trump par Kamala Harris dans la majorité des sondages reste dans la marge d’erreur statistique. Donald Trump domine le parti républicain, malgré sa condamnation historique dans une affaire pénale et les poursuites dans plusieurs autres. Il reste adulé par sa base, encore plus depuis la tentative d’assassinat dont il a été victime en juillet.
Avec AFP