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La nomination du Premier Ministre: Nicolas Sarkozy rencontre Emmanuel Macron à l’Elysée

Le chef de l’Etat terminera ce nouveau round de « consultations » avec Xavier Bertrand dans l’après-midi. Mathilde Panot (LFI) a promis de censurer un éventuel gouvernement Cazeneuve.

Contexte

Nicolas Sarkozy est arrivé à l’Elysée

Après François Hollande, c’est au tour de Nicolas Sarkozy – qui plaide, lui, pour un premier ministre de droite – d’être reçu par Emmanuel Macron. Budget 2025 : « Il n’est pas interdit de rêver de partis assez responsables pour sortir de l’impasse ». Ce fut une parenthèse enchantée, pleine d’or et d’argent, où la France un temps oublieuse de ses colères et de son esprit chagrin semblait « avoir pris des vacances d’elle-même », résumait le quotidien espagnol El Pais, début août. On l’aurait presque oublié, ce pays-là. Après l’enthousiasme des Jeux olympiques, qui se poursuit sur un mode mineur avec les épreuves paralympiques, la dure réalité budgétaire s’impose à quelques semaines de l’examen au Parlement du projet de loi de finances 2025. Le grand rendez-vous politico-économique s’annonce périlleux : jamais, sous la Ve République, l’incertitude n’avait été aussi grande sur le contenu et l’adoption de la mère des lois. François Hollande est arrivé à l’Elysée

Soucieux de donner un parfum de concorde nationale à ces consultations, Emmanuel Macron doit accueillir successivement ses deux prédécesseurs, François Hollande et Nicolas Sarkozy. Si François Hollande reproche à Emmanuel Macron d’avoir exclu de nommer à Matignon la candidate du Nouveau Front populaire (NFP), Lucie Castets, il ne devrait logiquement pas le décourager de promouvoir son ami et ancien premier ministre Bernard Cazeneuve. Nicolas Sarkozy, en revanche, a contesté, vendredi dans Le Figaro, le choix de l’ancien maire de Cherbourg, qui, à ses yeux, « porte la tunique d’un hollandisme finissant », et a plaidé pour un « premier ministre de droite ». L’offensive de l’ex-président de la République fera-t-elle bouger les lignes au sein de la droite républicaine, qui refuse toute coalition ou participation au futur gouvernement, quitte à laisser Emmanuel Macron nommer un premier ministre de gauche ? C’est ce que tentera de mesurer le chef de l’Etat, lundi. Gabriel Attal promet « d’aller au bout de [son] devoir »

Le premier ministre démissionnaire a promis lundi « d’aller au bout de [son] devoir » à Matignon et de continuer à défendre l’éducation, « mère des batailles », dans ses futures fonctions. « Quand j’ai remis ma démission », acceptée le 16 juillet par le président de la République, « j’ai été très clair sur le fait que j’ai le sens de l’Etat, des responsabilités et qu’aussi longtemps que ce serait nécessaire je serais au rendez-vous », a déclaré Gabriel Attal en marge d’un déplacement dans les Hauts-de-Seine à l’occasion de la rentrée scolaire. « Notre pays traverse une situation politique inédite », a reconnu Gabriel Attal, également député du département. « Le gouvernement gère les affaires courantes mais le travail est loin d’être à l’arrêt », a insisté le premier ministre démissionnaire. L’ancien ministre de l’éducation nationale a notamment évoqué sa réforme du « choc des savoirs » avec la mise en place de controversés groupes de niveau au collège.

Entretien entre Bernard Cazeneuve et Emmanuel Macron terminé

Arrivé à 8 h 45, l’ancien premier ministre socialiste a quitté l’Elysée vers 10 heures, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse. Le chef de l’Etat doit ensuite recevoir François Hollande, à 11 heures. Nicole Belloubet plaide en faveur d’un premier ministre « qui puisse rassembler autour de l’arc républicain »

Interrogée sur le profil souhaité pour le prochain premier ministre, la ministre de l’éducation démissionnaire, Nicole Belloubet, a estimé qu’il lui « semblait qu’à l’aune des résultats des législatives il était important d’avoir quelqu’un qui puisse rassembler autour de l’arc républicain ». Elle a également déclaré, lundi matin au micro de France Inter, que « quelqu’un de centre gauche » lui « sembl[ait] pouvoir être dans cette situation ». A la question de savoir si elle était candidate à rester à son poste dans un nouveau gouvernement, Nicole Belloubet a estimé que son ministère avait « besoin de stabilité », « de temps long » et « d’une implication forte ». « Moi, ou un autre ou une autre », a-t-elle ajouté.

Pour Manon Aubry (LFI), Emmanuel Macron « veut une cohabitation avec lui-même »

« Cinquante jours après [les élections législatives], le président de la République refuse toujours d’accepter sa défaite », a déclaré l’eurodéputée La France insoumise (LFI) Manon Aubry lundi matin sur Europe 1. Rappelant que le chef de l’Etat devait « nommer, pas choisir » un premier ministre, l’élue a également dénoncé « un coup de force » de la part d’Emmanuel Macron, qui a écarté la candidate du Nouveau Front populaire (NFP) pour Matignon, Lucie Castets. « Il doit tenir compte des élections législatives », a insisté Manon Aubry, rappelant que l’alliance de gauche était arrivée en tête. « Au final, [Emmanuel Macron] veut une cohabitation avec lui-même », a conclu l’« insoumise ».

Bernard Cazeneuve arrive à l’Elysée, où il doit s’entretenir avec Emmanuel Macron

L’ancien chef de gouvernement socialiste Bernard Cazeneuve est arrivé lundi matin à l’Elysée, premier rendez-vous d’une nouvelle journée de consultations d’Emmanuel Macron pour parvenir à la nomination d’un premier ministre. Olivier Faure promet de censurer « toute continuité avec le macronisme »

« Nous censurerons toute continuité avec le macronisme », a déclaré le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, lundi matin sur BFM-TV, sans se prononcer explicitement sur un hypothétique gouvernement Cazeneuve. « Les Français ont demandé du changement, des ruptures avec la politique conduite pendant sept ans par Emmanuel Macron », a-t-il justifié. « Je n’ai pas de problème personnel avec Bernard Cazeneuve », a assuré Olivier Faure, affirmant être prêt à faire « des compromis ». « Quelles sont les garanties pour Bernard Cazeneuve, si ce n’est d’être prisonnier d’une majorité, d’une coalition, celle d’Emmanuel Macron (…) alors même qu’il n’a pas obtenu et même cherché le soutien du Front populaire », a-t-il cependant souligné. Pour Olivier Faure, les questions qui se posent ne sont pas « est-ce qu’on censurerait, est-ce qu’on ne censurerait pas, est-ce que machin vous va, est-ce que machine vous va mieux ». « Le problème n’est pas le choix d’un homme ou d’une femme » mais celui d’une « politique », a-t-il insisté.

Mathilde Panot répète que les « insoumis » censureraient un gouvernement Cazeneuve

« Nous censurerons tout gouvernement qui ne serait pas mené par Lucie Castets », la candidate de l’alliance de gauche pour Matignon écartée par Emmanuel Macron, a redit la cheffe de file des députés La France insoumise (LFI), Mathilde Panot, lundi matin sur France 2. « M. Cazeneuve est opposé au programme du Nouveau Front populaire », a expliqué l’élue « insoumise ». « M. Cazeneuve appartient à l’ancien monde du hollandisme dont nous voulons tourner la page », a-t-elle insisté.

Jean-Philippe Tanguy (RN) renvoie Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand, « des macronistes plus ou moins défroqués », dos à dos

Les députés Rassemblement national (RN) censureraient-ils un gouvernement Cazeneuve ? Invité sur TF1 lundi matin, l’élu d’extrême droite Jean-Philippe Tanguy a botté en touche : « Ça dépend de ce qu’il va proposer. » « Mais monsieur Cazeneuve, c’est monsieur Macron, c’est pareil », a-t-il estimé, ajoutant : « Et monsieur Bertrand, c’est aussi monsieur Macron. » Le RN votera une motion de censure contre « tout gouvernement de gauche », avait affirmé Marine Le Pen le 26 août. L’absence de ministres « insoumis » « ne change[rait] strictement rien », avait-elle souligné. « Monsieur Cazeneuve n’est pas de gauche et monsieur Bertrand n’est pas de droite, ce sont des macronistes plus ou moins défroqués », a encore affirmé Jean-Philippe Tanguy.

Marine Le Pen propose aux présidents de groupe parlementaire de demander à Emmanuel Macron une « session extraordinaire du Parlement »

La cheffe des députés Rassemblement natinal (RN), Marine Le Pen, invite, dans une lettre ouverte publiée lundi matin, les présidents de groupe parlementaire de l’Assemblée nationale à « travailler à un ordre du jour consensuel » afin d’« obtenir du président de la République qu’il convoque une session extraordinaire du Parlement ». « Le groupe que je préside estime qu’il est intolérable que les parlementaires ne soient pas réunis en session extraordinaire pour honorer sans plus de délais l’ensemble des responsabilités que nous ont confiées nos concitoyens », écrit-elle. « Si nous attendons sans agir la session ordinaire du 1er octobre, nous tolérerions que les députés ont passé trois mois sans autre réunion que la répartition des postes de l’Assemblée », ajoute Marine Le Pen. Reçue à Matignon le 26 août, elle avait déjà demandé à Emmanuel Macron l’ouverture d’une session extraordinaire de l’Assemblée avant la nomination d’un premier ministre. « Ce que je veux, c’est que l’Assemblée nationale puisse être en situation d’opérer une censure [d’un nouveau gouvernement] si c’est nécessaire », avait-elle expliqué.

Le gouvernement envisage de décaler le bouclage du budget

Toujours pas de nouveau premier ministre. Un exécutif cantonné aux « affaires courantes ». Pour la préparation du budget de l’Etat en 2025, la situation provoquée par l’absence de choix d’un nouveau locataire de Matignon par Emmanuel Macron devient si tendue que le gouvernement démissionnaire en arrive à s’asseoir sur la loi et à bousculer le calendrier inscrit dans les textes. Selon les informations du Monde, il étudie même la possibilité de décaler la transmission officielle du projet de loi de finances au Parlement, ce qui serait une première dans l’histoire récente.

Bernard Cazeneuve reçu en premier, à 8 h 45

L’ancien premier ministre socialiste, pressenti pour être nommé à Matignon, doit s’entretenir avec Emmanuel Macron lundi à partir de 8 h 45. Ministre de l’intérieur pendant les attentats de 2015, puis premier ministre des derniers mois du quinquennat de François Hollande, Bernard Cazeneuve, 61 ans, a quitté le Parti socialiste (PS) en 2022, farouchement opposé à l’alliance avec La France insoumise (LFI) au sein de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes). Cela pourrait lui valoir, en cas de nomination, d’être soutenu par le bloc central tout en échappant à la censure de la droite et l’extrême droite. L’hypothèse de son arrivée à Matignon diviserait également les socialistes.

Bonjour et bienvenue dans ce direct

Emmanuel Macron va recevoir, lundi 2 septembre, Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand à l’Elysée, dont les noms sont cités avec insistance pour Matignon. Le chef de l’Etat s’entretiendra également avec ses prédécesseurs François Hollande et Nicolas Sarkozy. Le président de la République, qui pourrait procéder à une nomination mardi, est à la recherche d’un premier ministre qui puisse ne pas faire l’objet d’une censure immédiate à l’Assemblée nationale.

Le contexte

Live animé par Marie Slavicek Image de couverture : Le président français, Emmanuel Macron à l’aéroport Nikola Tesla (Serbie), le 30 août 2024. KAMIL ZIHNIOGLU POUR «LE MONDE » L’ancien premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve et le président Les Républicains (LR) des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, seront reçus lundi 2 septembre par Emmanuel Macron, toujours en quête d’un chef de gouvernement, près de deux mois après des élections législatives qui ont conduit à une Assemblée nationale sans majorité. L’annonce de ces rendez-vous témoigne d’une accélération des consultations menées par Emmanuel Macron, qui entrent dans leur phase ultime après 55 jours de crise politique. Les noms des ex-ministres, l’un de gauche l’autre de droite, sont régulièrement cités pour prendre la tête d’un gouvernement dans cette configuration politique très complexe. C’est Bernard Cazeneuve qui ouvrira le bal dès 8 h 45. Le chef de l’Etat s’entretiendra ensuite avec ses prédécesseurs François Hollande et Nicolas Sarkozy. Chantre d’une droite sociale, Xavier Bertrand, lui aussi ancien ministre, est attendu à l’Elysée dans l’après-midi. Selon son entourage, le chef de l’Etat devrait laisser passer la rentrée scolaire lundi, et une nomination pourrait intervenir mardi.

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