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Le président de la mosquée de Pessac, Abdourahmane Ridouane, a été interpellé jeudi matin dans le cadre d’une procédure d’expulsion, malgré une décision de justice récente en sa faveur. Il a été arrêté chez lui vers 6h30 jeudi, car son passeport nigérien n’a pas été retrouvé lors de la perquisition de son domicile et de la mosquée Al Farouk de Pessac.

L’expulsion fait suite à un arrêté ministériel publié lundi, dans lequel le ministère de l’Intérieur reproche à Abdourahmane Ridouane la diffusion d’une idéologie hostile aux valeurs de la République française sur les réseaux sociaux. Il est également accusé de publications à caractère antisémite et haineux envers Israël et les juifs.

Malgré une décision récente du tribunal administratif de Bordeaux demandant aux autorités de réexaminer sa demande de renouvellement de titre de séjour et de lui délivrer un récépissé provisoire, une nouvelle procédure d’expulsion a été lancée. Son avocat, Me Guez Guez, a qualifié cette procédure de « scandaleuse » et prévoit de déposer un recours en urgence.

En 2022, des publications similaires sur les réseaux sociaux avaient déjà conduit à la fermeture administrative de la mosquée de Pessac, mais cette décision avait finalement été annulée par le tribunal administratif de Bordeaux et le Conseil d’Etat. Malgré cela, Abdourahmane Ridouane est maintenant confronté à une nouvelle menace d’expulsion.

Cette affaire soulève des questions sur la liberté d’expression et les limites à ne pas franchir, même sur les réseaux sociaux. La lutte contre l’antisémitisme et la haine doit être menée de manière équilibrée, sans compromettre les droits fondamentaux des individus, même en cas de désaccord idéologique. Les procédures d’expulsion doivent être justes et respecter les décisions judiciaires en cours pour éviter les abus de pouvoir et les injustices.