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La division au sein du Parti socialiste sur l’hypothèse Bernard Cazeneuve pour Matignon

Lors de l’université d’été du Parti socialiste à Blois, le premier secrétaire, Olivier Faure, a rejeté l’éventualité d’un gouvernement mené par l’ex-premier ministre de François Hollande. Mais au sein du parti, certains y voient au contraire une possible sortie de crise, et une manière aussi de s’émanciper de LFI.

Bernard Cazeneuve sera-t-il le successeur de Gabriel Attal à Matignon ? À Blois, l’hypothèse de la nomination de l’ancien premier ministre de François Hollande, nourrie par l’Elysée ces derniers jours, a parasité l’université du Parti socialiste (PS), qui se tient du 29 au 31 août, et brouillé le message autour de Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire (NFP) à Matignon.

Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, lui avait pourtant préparé un programme sur-mesure. Conviée à son grand meeting vendredi, en fin de journée, aux côtés d’autres personnalités du NFP – l’ancienne « insoumise » Clémentine Autain, l’écologiste Marine Tondelier, le communiste Léon Deffontaines, et l' »insoumis » Eric Coquerel –, celle qui prétend au poste de premier ministre a été ovationnée par les militants. « Lucie Castets à Matignon, Lucie Castets à Matignon », ont scandé les Jeunes Socialistes, à son arrivée.

Mais sur scène, Olivier Faure s’est résolu à répondre aux rumeurs, et a, pour la première fois, livré le fond de sa pensée sur l’éventuelle nomination d’un socialiste à Matignon. Outre Bernard Cazeneuve, le nom du maire de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), Karim Bouamrane, assis dans les premiers rangs, a également circulé. Vendredi matin, ce dernier a reconnu sur TF1 avoir eu des contacts avec l’Elysée, mais a averti que si on lui proposait Matignon, il se retournerait vers sa famille politique pour dessiner la suite.

Évitant l’attaque personnelle, Olivier Faure a choisi la dérision et a fait comme si c’était lui qu’Emmanuel Macron appelait. « Imaginez que j’aille à Matignon sans vous, mes amis. Est-ce que j’aurai un gyrophare, parce que toute trahison a un prix ? », a-t-il ironisé. Le député de Seine-et-Marne s’est attelé à décourager quiconque de croire « qu’avec [sa] force de conviction, [son] talent, [il] pourrait convaincre [ses] amis d’hier, d’aujourd’hui, de demain, et imposer au chef de l’Etat un rapport de force », a-t-il embrayé, calculant qu’avec seulement 66 députés, les socialistes, qui n’auraient pas le soutien des trois autres forces de gauche, resteraient « minoritaires par rapport aux macronistes ».

« Si vous voulez gouverner sans le NFP avec la droite, vous serez la droite », a-t-il prévenu, faisant comme s’il n’y avait désormais plus d’autre option que le NFP et Lucie Castets. Un nouveau virage après une expression plus modérée mardi 27 août, quand il avait expliqué, lors d’un bureau national houleux, qu’un premier ministre de gauche ne serait pas censuré a priori, sauf s’il poursuivait la « politique d’Emmanuel Macron ». À ce moment-là, la porte était alors ouverte à d’autres prétendants.

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