L’industrialisation au Bénin : Un Rêve devenu Réalité
Le Bénin, petit pays d’Afrique de l’Ouest, est en train de vivre une véritable révolution industrielle. Au cœur de la zone économique spéciale de Glo-Djigbé, créée en 2020, les travaux se poursuivent à un rythme effréné. Avec une superficie de 16 kilomètres carrés, cette zone vise à devenir un pôle industriel majeur dans la région. La première phase, couvrant environ 400 hectares, vient tout juste d’être achevée, ouvrant la voie à la création de 300 000 emplois directs et 700 000 emplois indirects. Une transformation économique sans précédent pour ce pays qui mise sur la valorisation de ses matières premières pour stimuler sa croissance.
Un Partenariat d’Envergure
Derrière ce projet titanesque se cache une joint-venture entre l’État béninois et Arise IIP, dirigée par l’homme d’affaires indien Gagan Gupta, spécialiste des infrastructures industrielles en Afrique. Ce partenariat public-privé, avec une participation majoritaire de 65% de Arise IIP, témoigne de l’engagement des autorités béninoises à attirer des investisseurs étrangers dans la région de Cotonou. L’objectif est clair : créer un écosystème favorable à l’implantation d’entreprises et à la production industrielle.
La Valorisation du Coton
Au cœur de cette transformation industrielle, le coton occupe une place de choix. Premier producteur africain avec près de 600 000 tonnes en 2024, le Bénin a décidé de miser sur la transformation locale de cette précieuse fibre végétale. Grâce à des entreprises telles que Btex, une société de filature basée à Glo-Djigbé, une partie importante du coton béninois est désormais transformée sur place. Des centaines de travailleurs s’affairent à produire des vêtements estampillés « Made in Benin », attirant déjà des marques renommées telles que Kiabi et Zara.
Une Diversification Prometteuse
Au-delà du textile, la zone économique spéciale de Glo-Djigbé se tourne également vers d’autres secteurs prometteurs. Des projets d’industries pharmaceutiques et cosmétiques sont en cours, tout comme la transformation de l’anacarde, une noix de cajou très prisée. Les infrastructures sur place, telles qu’une cartonnerie et un port sec, permettent d’acheminer les produits finis vers le port autonome de Cotonou pour l’exportation. Une volonté claire de diversifier l’économie béninoise et de s’inscrire dans une dynamique de croissance à long terme.
Des Défis à Relever
Malgré ces avancées prometteuses, le chemin vers une industrialisation réussie n’est pas sans embûches. Des tensions avec les pays du Sahel ont récemment affecté le port autonome de Cotonou, soulignant l’importance de la stabilité régionale pour le développement économique. De plus, des défis internes, tels que la gestion des relations publiques et la solidité des partenariats, restent des enjeux cruciaux pour assurer la pérennité de cette transformation industrielle.
L’Avenir en Marche
Malgré ces défis, le Bénin se positionne comme un acteur clé de l’industrialisation en Afrique de l’Ouest. Avec des projets ambitieux et une volonté affirmée de diversification économique, le pays se rêve en nouveau Bangladesh de la région. Grâce à des partenariats solides, des infrastructures modernes et une main-d’œuvre qualifiée, le Bénin est sur la voie de devenir un pôle industriel majeur dans la région. La Coupe du monde 2026 pourrait bien être l’occasion de mettre en lumière le potentiel textile du pays, avec des exportations prévues pour fournir environ 10% des textiles de la compétition. Une opportunité unique pour le Bénin de briller sur la scène internationale et de confirmer sa place parmi les grands acteurs de l’industrialisation en Afrique.