Le gouvernement Barnier: Réunion à Matignon et Passations des Pouvoirs
Les 39 ministres et secrétaires d’État ont participé à un « petit déjeuner gouvernemental » avant les passations des pouvoirs et un premier conseil des ministres à 15 heures autour d’Emmanuel Macron. La France insoumise a dénoncé, par la voix de Manuel Bompard, une « sorte de braquage en bande organisée ».
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Les 39 ministres et secrétaire d’État se sont réunis à Matignon pour leur première réunion, un « petit déjeuner gouvernemental ». Bruno Retailleau, ministre de l’intérieur, a affirmé aborder la journée avec « détermination ». Son collègue des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s’est dit aussi « concentré, déterminé », tandis que la ministre de l’éducation, Anne Genetet, abordait la réunion « sereinement ».
Les ministres iront ensuite dans leurs ministères respectifs pour les traditionnelles cérémonies de passation. Une première a déjà eu lieu dimanche à Bercy. Ils se retrouveront à nouveau ensemble dans l’après-midi à l’Élysée pour un conseil des ministres autour d’Emmanuel Macron.
Michel Barnier, le nouveau Premier ministre, a répondu aux questions de Laurent Delahousse à la suite de la constitution de son gouvernement. Il a annoncé qu’il souhaitait faire de la « santé mentale » la « grande cause nationale » de l’année 2025. La psychiatrie subit une crise grave et persistante en France, avec un tiers des postes de praticiens hospitaliers vacants et une diminution du nombre de lits, alors que le nombre de patients a doublé ces vingt dernières années.
En ce qui concerne l’immigration, Michel Barnier estime que l’on doit « traiter cette question avec beaucoup plus de rigueur ». Il prévoit des mesures pratiques pour « maîtriser et limiter une immigration qui devient souvent insupportable ». Il compte agir « en bonne intelligence avec nos voisins européens ».
Sur la réforme des retraites, Michel Barnier souhaite que « le cadre financier [soit] préservé » tout en laissant la porte ouverte à une « amélioration ». Il veut « faire confiance aux partenaires sociaux pour améliorer cette loi ».
En ce qui concerne les impôts, Michel Barnier assure qu’il n’augmentera pas les impôts pour les plus modestes, les travailleurs ou les classes moyennes. Cependant, il envisage des hausses plus ciblées pour les plus riches et les grandes sociétés multinationales.
Les « grandes lois » de « progrès social ou sociétal » seront « intégralement préservées », selon Michel Barnier. Il promet d’être « un rempart pour qu’on préserve l’ensemble de ces droits acquis » en matière de libertés et de progrès social.
Michel Barnier appelle à la « cohésion » et la « fraternité » au sein de son gouvernement. Il souhaite créer une ambiance propice à l’expression de toutes les initiatives et énergies.
Enfin, Michel Barnier affirme qu’il n’y a pas de cohabitation dans son gouvernement. Il souligne que le président préside et que le gouvernement gouverne. Il appelle à un esprit de compromis positif et dynamique à l’Assemblée nationale avec le chef de l’État.
Passation des pouvoirs à Bercy
Bruno Le Maire a quitté Bercy sous les applaudissements après avoir effectué la passation des pouvoirs avec Antoine Armand, le nouveau ministre de l’économie du gouvernement de Michel Barnier.
Le nouveau ministre du budget, Laurent Saint-Martin, a annoncé qu’il y aurait « des choix forts à assumer » pour le redressement des finances publiques. Il propose de présenter au Parlement des choix forts avec trois priorités : financer les priorités du gouvernement, consolider ce qui fonctionne en France et réduire les dépenses publiques tout en améliorant leur efficience.
Dans le projet de budget pour 2025 qu’il prévoit de présenter au début du mois d’octobre, le gouvernement devra détailler la manière dont il compte redresser les finances publiques de la France, qui se trouvent dans une situation budgétaire « très grave », selon Michel Barnier.