L’Ukraine a annoncé samedi avoir frappé deux dépôts militaires de munitions et missiles dans le sud et l’ouest de la Russie, dont un site « clé » pour la logistique des forces russes, quelques jours après avoir revendiqué une attaque similaire.
Deux dépôts d’armes et de missiles dans le sud et l’ouest de la Russie ont été attaqué, samedi 21 septembre, par l’Ukraine. Des images publiées sur les réseaux sociaux, dont l’AFP n’a pas pu vérifier l’authenticité, montrent de très importantes explosions suivies de multiples détonations et de vastes nuages de fumée. Les autorités régionales de Krasnodar (sud-ouest) avaient auparavant ordonné des évacuations après le déclenchement d’un incendie lié à un drone ukrainien, celles de Tver (ouest) disant elles aussi avoir été attaquées. Aucune n’avait cependant évoqué la cible de ces frappes, qui n’ont pas fait de victimes selon elles.
Les attaques ukrainiennes ont visé des sites stratégiques
L’armée ukrainienne et les services de sécurité (SBU) ont frappé dans la nuit l’entrepôt de Tikhoretsk, dans la région de Krasnodar, selon un communiqué publié sur Telegram. Il s’agit de « l’une des trois plus grandes bases de stockages de munitions » en Russie et un « lieu clé » pour la logistique des troupes russes, a assuré l’armée de Kiev. Veniamine Kondratiev, gouverneur de la région russe de Krasnodar, proche de l’Ukraine dont elle est séparée par la mer d’Azov, avait indiqué plus tôt que deux drones avaient été abattus par la défense antiaérienne. La chute de débris a « déclenché » un incendie dans le district de Tikhoretski, avait-il affirmé sur Telegram, précisant que l’attaque de drones n’avait « pas fait de victimes ». Les autorités ont toutefois décidé l’évacuation temporaire des personnes résidant dans le village de Koubane, près des lieux de l’incendie, a-t-il ajouté, précisant que 1 200 habitants avaient été évacués. Le gouverneur de la région de Krasnodar n’a pas indiqué la cible précise de cette frappe ukrainienne.
Un autre entrepôt dépendant du département d’artillerie du ministère russe de la Défense a été frappé par les services de sécurité ukrainiens à Oktyabrsky, dans la région de Tver, selon l’armée ukrainienne. Des munitions d’artillerie et des missiles y étaient stockés, a indiqué une source au sein des services de sécurité. Les services de sécurités ukrainiens ont aussi conduit une frappe de drones contre l’aérodrome militaire de Chaïkovka, dans la région de Kalouga, d’après une source au sein de ces services. Des avions militaires qui « frappent régulièrement l’Ukraine » y sont stationnés, selon cette même source.
La Russie abat des drones ukrainiens
Au total, le ministère russe de la Défense a affirmé avoir abattu 101 drones ukrainiens dans la nuit de vendredi à samedi. De son côté, le ministère russe de la Défense a affirmé avoir mené dans la nuit une attaque « contre des installations énergétiques qui soutiennent le travail des entreprises du complexe militaro-industriel » en Ukraine. « Tous les objectifs de la frappe ont été atteints », a-t-il ajouté dans un communiqué. L’armée russe a notamment dit avoir touché des dépôts d’armement et un navire contenant des armes destinées à l’Ukraine.
Les tensions montent entre l’Ukraine et la Russie
Le ministre ukrainien des affaires étrangères, Andriy Sybiha, a déclaré samedi que la Russie semblait planifier des frappes sur les installations nucléaires de l’Ukraine avant l’hiver, exhortant l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et les alliés de Kiev à établir des missions de surveillance permanentes dans les centrales du pays. Sur X, Andriy Sybiha, a précisé que ces attaques potentielles concernaient en particulier « les dispositifs de distribution ouverts (dans les centrales nucléaires) et les sous-stations de transmission, qui sont essentiels à la sécurité de l’exploitation de l’énergie nucléaire ». Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé pour sa part qu’il n’avait pas encore reçu la « permission » de Washington et de Londres d’utiliser des missiles à longue portée contre la Russie, les Occidentaux craignant certainement la réaction de Moscou. « Ni l’Amérique ni le Royaume-Uni ne nous ont donné la permission d’utiliser ces armes sur le territoire de la Russie, sur n’importe quelle cible et à n’importe quelle distance », et Kiev ne l’a donc pas fait, a-t-il dit vendredi soir à des médias, dont l’AFP. Ses déclarations étaient placées sous embargo jusqu’à samedi.