Emmanuel Macron et Justin Trudeau favorisent une économie ouverte et décarbonée au Canada
Le président français Emmanuel Macron a rencontré jeudi le Premier ministre canadien Justin Trudeau lors de sa deuxième visite au Canada depuis qu’il est au pouvoir. Les deux dirigeants ont fait la promotion d’une économie « ouverte et décarbonée », tout en défendant la langue française et en réclamant un cessez-le-feu au Liban.
Promotion d’une économie « ouverte et décarbonée », défense du français et demande d’un cessez-le-feu au Liban : Emmanuel Macron et Justin Trudeau ont insisté jeudi 26 septembre au Canada sur leur proximité et leur vision commune sur de nombreux dossiers. Cette visite du président français, la deuxième depuis qu’il est au pouvoir, est aussi l’occasion pour les deux hommes de s’extraire de leurs propres difficultés en matière de politique intérieure.
France et Canada : une belle langue commune et des valeurs partagées
« La France et le Canada partagent une belle langue commune et des valeurs », a déclaré Justin Trudeau, jugeant important de les partager dans le monde pour avoir un « impact positif dans ces moments de grands défis ». Les deux pays ont par ailleurs annoncé renforcer leur partenariat de défense et leur soutien à l’Ukraine.
« Nous avons un agenda extrêmement aligné. Nous croyons dans les économies ouvertes, nous croyons dans la décarbonation de nos économies », a renchéri Emmanuel Macron, réaffirmant son soutien au Ceta, le traité de libre-échange entre l’UE et le Canada, et évoquant son « bonheur » d’être là.
Les défis politiques intérieurs des deux dirigeants
Les difficultés politiques intérieures des deux hommes n’étaient pas loin. Le Premier ministre et son hôte présidentiel, qui ont tous deux incarné une nouvelle génération de dirigeants, connaissent aujourd’hui les mêmes déconvenues. Emmanuel Macron a perdu les élections législatives qu’il avait lui-même convoquées et partage désormais le pouvoir avec un Premier ministre de droite. Justin Trudeau, lâché par son principal allié de gauche, est extrêmement fragilisé, impopulaire et reste à la merci de motions de censure, tout comme son homologue français Michel Barnier à Matignon.
Appel à un cessez-le-feu au Liban
Les deux hommes ont insisté lors d’une conférence de presse commune sur la situation au Liban en appelant à un cessez-le-feu immédiat. Emmanuel Macron a souligné qu’Israël devait cesser ses frappes et que le Hezbollah devait sortir de sa logique de représailles pour éviter que le Liban ne devienne « le nouveau Gaza ». Justin Trudeau a renchéri en évoquant des « images horribles » de femmes et d’enfants pris au piège.
Soutien à la francophonie et défense de la langue française
Avant d’aborder la question du cessez-le-feu, les deux dirigeants ont loué la francophonie et les défenseurs de la langue de Molière, un enjeu majeur au Canada où le français est en déclin. Il est crucial, selon eux, de veiller à ce que le français perdure et continue à être transmis aux jeunes générations pour renforcer l’identité francophone. Le Canada étant un pays bilingue, seul le Québec est francophone.
Rencontres sur l’intelligence artificielle et l’immigration
À Montréal, Emmanuel Macron a également rencontré des acteurs majeurs dans le domaine de l’intelligence artificielle, un secteur très développé au Canada. Cette rencontre revêt une importance particulière pour la France, à quelques mois d’un sommet sur le sujet prévu en février. Le président français doit également s’entretenir avec le Premier ministre du Québec, François Legault, pour aborder des sujets tels que l’immigration, qui a pris une place prépondérante dans les débats au Québec ces derniers mois.
En conclusion, la visite d’Emmanuel Macron au Canada, marquée par sa rencontre avec Justin Trudeau, a mis en avant la collaboration entre les deux pays en faveur d’une économie ouverte et décarbonée, de la défense de la langue française et de la promotion de la paix au Liban. Ces échanges ont également permis d’aborder des sujets cruciaux tels que l’intelligence artificielle et l’immigration, renforçant ainsi les liens entre la France et le Canada.