Défis et enjeux du deuxième mandat d’Abdelmadjid Tebboune en Algérie
Réélu avec près de 95 % des voix au terme d’un scrutin verrouillé et boudé par une grande partie des électeurs, le président Abdelmadjid Tebboune, âgé de 78 ans, se lance dans un second mandat avec des défis colossaux à relever.
**Dépendance aux hydrocarbures et diversification de l’économie**
Les hydrocarbures restent au cœur de l’économie algérienne, représentant 95 % des recettes en devises du pays. Cette dépendance expose l’Algérie aux chocs extérieurs et limite le développement d’autres secteurs d’activité. Pour réduire cette vulnérabilité, le gouvernement algérien s’est engagé à diversifier l’économie en développant le tourisme, ouvrant davantage aux capitaux étrangers, favorisant l’entrepreneuriat et l’agriculture. Ces mesures visent à stimuler une économie plus productive et à relancer l’industrie nationale.
**Lutte contre le chômage des jeunes**
Le chômage des jeunes en Algérie, dépassant les 30 % pour les moins de 24 ans en 2023, constitue un défi majeur. De nombreux jeunes diplômés peinent à trouver un emploi correspondant à leur formation, se retrouvant souvent dans des emplois précaires de l’économie informelle. Le président Tebboune s’est engagé à créer 450 000 nouveaux emplois et à augmenter l’allocation chômage mensuelle pour les jeunes demandeurs d’emploi. Ces mesures visent à répondre aux aspirations des jeunes et à réduire les incitations à l’émigration clandestine.
**Sécurité aux frontières et géopolitique régionale**
Le second mandat du président Tebboune débute dans un contexte tendu aux frontières de l’Algérie, avec des conflits au Mali, en Libye et des tensions avec le Maroc. Ces crises menacent la stabilité du pays et affectent sa position géostratégique. Les relations avec le Maroc sont tendues en raison du différend sur le Sahara occidental, tandis que les tensions persistantes au Mali et en Libye soulignent les défis sécuritaires auxquels l’Algérie est confrontée. La diplomatie algérienne doit trouver des solutions pour rétablir la crédibilité du pays dans un contexte géopolitique complexe.
**Espace démocratique et respect des droits**
Le président Tebboune a promis de s’inscrire dans la lignée du mouvement prodémocratie qui a secoué l’Algérie en 2019, mais des critiques subsistent quant au respect des droits de l’homme et à la liberté d’expression. Le Hirak, mouvement de contestation populaire, a été réprimé et des militants sont toujours emprisonnés. La question de l’espace démocratique en Algérie demeure cruciale pour l’avenir du pays et pour la légitimité du gouvernement. Il est essentiel de garantir la liberté d’expression et de réunion pour favoriser une société civile dynamique et participative.
En conclusion, le deuxième mandat d’Abdelmadjid Tebboune est confronté à des défis multiples, allant de la diversification de l’économie à la lutte contre le chômage des jeunes, en passant par la sécurité régionale et le respect des droits fondamentaux. La capacité du président algérien à relever ces défis déterminera l’avenir du pays et sa place sur la scène internationale.
