Interdiction des notes, micros coupés, temps de parole… Le premier et peut-être dernier débat de l’élection présidentielle américaine qui se tient mardi entre Kamala Harris et Donald Trump répond à des règles précises âprement négociées en amont par les équipes des deux candidats. Un débat à suivre à 3 h dans la nuit de mardi à mercredi en direct sur l’antenne de France 24.
C’est le jour J pour les deux prétendants à la Maison Blanche : Kamala Harris et Donald Trump espèrent faire mouche mardi 10 septembre lors d’un débat télévisé très attendu où les deux candidats devraient exposer leur vision radicalement différente de l’avenir des États-Unis. L’exercice ressemblera pour beaucoup au débat de la fin du mois de juin qui a conduit au retrait de Joe Biden. Retour sur les modalités et les règles de cette joute verbale cruciale avant l’élection présidentielle du 5 novembre, diffusée par ABC et retransmise en direct sur France 24.
### Où et quand se déroule le débat ?
La vice-présidente démocrate et le candidat républicain, qui ne se sont jamais adressés publiquement la parole, s’affronteront en direct à partir de 21 h locales (1 h GMT mercredi, 3 h à Paris) devant des dizaines de millions de téléspectateurs mais sans public. Les échanges seront retransmis sur ABC News, Disney+ et Hulu pendant 90 minutes, entrecoupés de deux pauses publicitaires – et ce face-à-face pourra également être suivi en français sur l’antenne de France 24. Les équipes de campagne ont interdiction d’interagir avec les candidats pendant ces deux intermèdes. Aux manettes, deux journalistes de la chaîne ABC : Linsey Davis et David Muir.
Le débat aura lieu au National Constitution Center de Philadelphie, grande métropole de Pennsylvanie située dans l’est des États-Unis. Cet État n’a pas été choisi au hasard : il est largement considéré comme le plus important des « swing states », ces États-pivots qui pourraient basculer du côté démocrate comme du côté républicain en novembre.
### Micros coupés
Les micros des deux candidats ne seront ouverts que lorsque la parole leur sera donnée. Seuls les animateurs du débat seront autorisés à poser des questions, et aucun sujet ou question ne sera partagé en amont avec les deux camps. Cette question a fait l’objet de discussions houleuses ces dernières semaines. L’équipe de Kamala Harris souhaitait garder les micros ouverts, dans l’espoir de voir son rival républicain s’énerver et l’interrompre, dessinant le portrait d’un homme impulsif et indiscipliné. Mais l’équipe de Donald Trump a catégoriquement refusé, accusant les démocrates de vouloir changer les règles sur lesquelles ils s’étaient déjà entendus.
### Tour et temps de parole
Les candidats ne présenteront pas de propos liminaires, plongeant directement dans la partie questions-réponses. Chacun disposera de deux minutes pour répondre à une question, tandis que deux minutes seront réservées à l’opposant pour répliquer. Une minute supplémentaire pourra être prise après chaque question pour tout « propos complémentaire, clarification ou réponse », selon les règles. La vice-présidente et l’ex-président se tiendront derrière un pupitre, Kamala Harris à gauche, Donald Trump à droite, pour l’ensemble du débat. Les accessoires pour appuyer les démonstrations comme les notes préparées à l’avance ne seront pas autorisés. Ils disposeront chacun d’un stylo, de feuilles de papier et d’une bouteille d’eau. À la fin du débat, les candidats auront deux minutes pour exposer leurs conclusions. Après tirage au sort, Donald Trump a obtenu le droit de choisir de passer en dernier.
### Comment les deux candidats se sont-ils préparés ?
Pour se préparer à cette épreuve, la candidate démocrate a chargé Philippe Reines, ancien conseiller en communication d’Hillary Clinton, de jouer le rôle de Donald Trump. Ce dernier était habillé comme le milliardaire dans un décor similaire à celui d’un studio de télévision recréé dans un hôtel de Pittsburgh. Dans une interview radio diffusée lundi, la démocrate a averti que son rival n’avait « aucune limite dans la bassesse et nous devons être préparés à ça ». Kamala Harris a aussi dit s’attendre à « de nombreux mensonges ».
Côté républicain, on prétend qu’il est « impossible » de se préparer à débattre avec le président Trump. « Imaginez un boxeur qui essaierait de se préparer pour combattre Floyd Mayweather ou Mohamed Ali », a dit lundi Jason Miller, l’un de ses proches conseillers. L’ancien président, qui se flatte de ne pas avoir besoin de préparation particulière, a toutefois reconnu : « J’ai des réunions à ce sujet, nous en parlons, mais il n’y a pas grand-chose à faire. » Plus expérimenté que son adversaire démocrate dans l’exercice du débat, Donald Trump a suivi plusieurs séances d’entraînement dans son golf de Bedminster, dans le New Jersey.