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Conquêtes et accusations de sabotage lors de la guerre en Ukraine au 904e jour

Vous avez manqué les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce jeudi 15 août, 904e jour du conflit.

Le fait du jour

Neuf jours après avoir lancé son offensive en territoire russe, l’Ukraine a revendiqué ce jeudi de nouvelles avancées dans la région de Koursk, où la Russie assure de son côté avoir repris un village.

Le commandant de l’armée ukrainienne Oleksandre Syrsky a ainsi revendiqué jeudi une progression de 35 kilomètres en profondeur pour un contrôle total de 1.150 km2 et de 82 localités, soit huit localités supplémentaires par rapport à mardi.

Le président Volodymyr Zelensky a, lui, annoncé que ses forces avaient « libéré » entièrement Soudja, une ville russe de 5.500 habitants située à une dizaine de kilomètres de la frontière et qui représente la principale conquête des forces ukrainiennes dans le cadre de cette offensive.

Signe de l’intention des forces ukrainiennes de s’implanter dans la durée, le général Syrsky a annoncé la création d’une administration militaire dans la région, chargée des affaires courantes, de la logistique et d’assurer la sécurité.

Prise au dépourvu face à des groupes motorisés ukrainiens très mobiles et qui ont facilement franchi la frontière, l’armée russe a assuré depuis avoir mobilisé des renforts et a affirmé ce jeudi avoir repris le village de Kroupets. Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, a également fait état de l’allocation « de moyens supplémentaires » dans la région de Belgorod, voisine de celle de Koursk. La situation y est « extrêmement tendue », selon son gouverneur, Viatcheslav Gladkov.

Le chiffre du jour

Cinq. C’est le nombre de civils ukrainiens tués par des frappes russes dans trois régions du sud et de l’est de l’Ukraine, ont annoncé jeudi les autorités ukrainiennes. Il faut dire que l’armée russe maintient sa pression et ses bombardements dans le pays, en particulier dans l’est où se déroule toujours l’essentiel des combats.

Moscou a ainsi revendiqué ce jeudi la capture du village d’Ivanivka, à une quinzaine de kilomètres de la ville de Pokrovsk, un important nœud logistique.

Selon le commandant de l’armée ukrainienne Oleksandre Syrsky, la situation sur les fronts Est et Sud reste « difficile mais sous contrôle ». Sur Telegram, l’administration de Pokrovsk a néanmoins appelé jeudi les habitants, « en particulier les familles avec des enfants », à évacuer avant qu’il ne soit trop tard, soulignant que l’ennemi avançait « à un rythme rapide ».

La tendance

L’armée ukrainienne utilise des chars livrés par le Royaume-Uni dans son incursion surprise sur le territoire russe, ont affirmé jeudi des médias britanniques. Des Challenger 2 « sont entrés en Russie pour participer à l’offensive ukrainienne de Koursk », a ainsi déclaré la chaîne de télévision Sky News. Ces blindés britanniques sont pilotés par des soldats ukrainiens, précise Sky, qui ne sait pas en revanche combien de ces engins se trouvent en Russie.

Soutien de la première heure de Kiev, le Royaume-Uni a été le premier pays à livrer des chars à l’Ukraine, promettant 14 de ses Challenger 2 dès janvier 2023.

« L’Ukraine a clairement le droit de se défendre contre les attaques illégales de la Russie, ce qui n’exclut pas des opérations à l’intérieur de la Russie », a réagi le ministère de la Défense britannique, sans confirmer les informations données par Sky et d’autres médias britanniques. « La politique du gouvernement britannique n’a pas changé », a ajouté le ministère.

La déclaration du jour

« L’implication de l’Ukraine dans les explosions de Nord Stream est un non-sens absolu. Ces actions n’avaient aucun intérêt pratique pour l’Ukraine. »

Les paroles sont signées du conseiller présidentiel ukrainien Mykhailo Podoliak. Ce proche de Volydmyr Zelensky réagissait ce jeudi à la mise en cause de l’Ukraine ans le sabotage en septembre 2022 des gazoducs russes Nord Stream en mer Baltique. Le Wall Street Journal a en effet affirmé que l’ancien chef d’état-major ukrainien, Valery Zaloujny, avait supervisé le plan visant à faire sauter les oléoducs qui alimentaient encore à ce moment-là l’Europe en gaz russe, sept mois après malgré l’invasion l’Ukraine par la Russie. Selon le Wall Street Journal, le président ukrainien Volodymyr Zelensky aurait été au courant du projet avant de faire volte-face et de demander son arrêt.

Le porte-parole de la présidence a observé ce jeudi que l’implication de l’Ukraine dans le sabotage aurait « pu mettre un terme » à l’aide apportée à Kiev par les « partenaires européens ». Il a en revanche qualifié d’ « évidentes » les motivations de Moscou dans la destruction du gazoduc. « La Russie a estimé qu’il était nécessaire de discréditer l’Ukraine de manière conjoncturelle, afin de réduire son influence diplomatique, émotionnelle et informationnelle sur la communauté européenne », a-t-il soutenu, quitte à « perdre les opportunités commerciales de Nord Stream ».

Les affirmations du Wall Street Journal surviennent au lendemain de révélations dans la presse allemande selon lesquelles l’enquête judiciaire menée en Allemagne sur le sabotage s’orientait vers l’Ukraine, avec un mandat d’arrêt récemment lancé contre un plongeur professionnel de ce pays.