Les entreprises françaises sont au cœur d’un débat concernant leur niveau d’imposition. Alors qu’un nouveau projet de loi de finances pour 2025 est en discussion, certaines voix s’élèvent pour réduire les impôts des entreprises afin de les rendre plus compétitives à l’échelle mondiale. D’autres estiment que, compte tenu des réductions d’impôts, des cotisations sociales allégées et des aides publiques, les entreprises ne sont pas si mal loties et que l’on pourrait donc augmenter les impôts ou supprimer ces soutiens financiers.
Pour alimenter ce débat, l’économiste Éric Dor de l’IESEG School of Management a réalisé une étude basée sur les données des comptes nationaux de 2022. Cette étude compare la pression fiscale et sociale nette sur les entreprises en France par rapport à d’autres pays européens. Les résultats montrent que, même avec les réductions d’impôts et les aides publiques, la France impose un poids fiscal plus important sur la valeur ajoutée nette des entreprises que la plupart de ses voisins. Seule la Suède affiche un taux plus élevé que la France.
Éric Dor souligne que l’idée selon laquelle les entreprises ont bénéficié de trop d’avantages fiscaux et qu’il suffirait de les supprimer pour résoudre les problèmes budgétaires est simpliste. Il met en avant le fait que la rentabilité moyenne des entreprises en France est inférieure à celle de ses voisins. Selon lui, il est important de ne pas appliquer une approche globale en matière de fiscalité des entreprises, mais plutôt d’examiner de près certains secteurs ou entreprises qui pourraient contribuer davantage.
Le gouvernement Barnier envisage la mise en place d’une contribution exceptionnelle pour les entreprises réalisant un chiffre d’affaires supérieur à un milliard d’euros. Cette contribution prendrait la forme d’une surtaxe sur l’impôt sur les sociétés. Éric Dor se montre inquiet face à ce projet et souligne qu’il est nécessaire d’analyser de manière plus fine la situation fiscale des entreprises avant de prendre des décisions.
En conclusion, le débat sur la fiscalité des entreprises en France reste ouvert. Il est essentiel de trouver un équilibre entre la compétitivité des entreprises, la nécessaire augmentation des recettes fiscales et la préservation de l’emploi. Une approche sectorielle et nuancée semble être la clé pour garantir un système fiscal juste et efficace pour tous.