La campagne d’Herbert Kickl pour la remigration en Autriche
Accordant une grande importance aux identitaires, le dirigeant radical du Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ) est en tête des sondages pour les élections législatives qui se dérouleront ce dimanche dans le pays alpin. Herbert Kickl, favori des sondages depuis des mois, a décidé de mener sa campagne pour les élections législatives autrichiennes en évitant la plupart des demandes d’interviews des médias traditionnels. Cependant, le 14 septembre, il a pris la parole pendant près d’une heure sur la WebTV complotiste AUF1, fondée pendant la pandémie de Covid-19 par un militant proche des milieux identitaires.
Interrogé par un présentateur obséquieux sur son soutien aux « ONG patriotiques », le chef de l’extrême droite autrichienne, âgé de 55 ans, a défendu le rôle de la société civile pour « libérer [le pays] de la domination du cartel des élites autoproclamées ». M. Kickl a clairement envoyé un signal aux partisans de la théorie raciste et complotiste du « grand remplacement », indiquant qu’en cas de victoire, ils pourront compter sur lui. Son programme comprend des idées telles que transformer l’Autriche en une « forteresse » et arrêter le droit d’asile, ainsi que promouvoir la « remigration » pour restaurer l’homogénéité du peuple autrichien.
Kickl a même évoqué la possibilité de retirer la nationalité à tout naturalisé « qui s’attaque à nos valeurs », allant jusqu’à envisager la « remigration » des écoliers manquant de respect à leurs professeurs ou même des individus qualifiés de « racailles ». Cette proximité avec les idées identitaires remonte à 2021, lorsque Kickl a autorisé les identitaires à adhérer au FPÖ, contrairement à la politique de ses prédécesseurs et de ses alliés français du Rassemblement national.
Les identitaires sont considérés comme une « simple ONG de droite » par Kickl, et il a toujours soutenu leur projet en dépit de leur image controversée. En tant que ministre de l’intérieur entre 2017 et 2019, il avait même fait pression sur les services de renseignement autrichiens pour qu’ils cessent de surveiller les activités des identitaires. La montée en popularité de Kickl et du FPÖ inquiète de nombreux observateurs, qui voient en eux une menace pour les valeurs démocratiques et l’inclusion en Autriche.
Alors que les élections législatives approchent, l’Autriche se retrouve à un tournant politique crucial, où le choix des électeurs déterminera le futur du pays et sa position sur des questions telles que l’immigration, l’identité nationale et les droits des minorités. Kickl et le FPÖ ont réussi à mobiliser une partie de l’électorat autrichien en misant sur un discours populiste et anti-immigration, prônant des mesures radicales telles que la remigration et la fermeture des frontières.
Les partisans de Kickl voient en lui un leader fort et déterminé, prêt à défendre les intérêts de l’Autriche contre ce qu’ils perçoivent comme une menace extérieure. Cependant, ses détracteurs le considèrent comme un nationaliste extrémiste aux idées dangereuses et discriminatoires, mettant en péril la cohésion sociale et la diversité culturelle du pays.
Alors que la campagne électorale bat son plein, la question de la remigration et de l’identité nationale continue de diviser la population autrichienne. Certains voient en Kickl un défenseur de la souveraineté et de l’identité autrichienne, tandis que d’autres le considèrent comme une menace pour la démocratie et les droits de l’homme. Les prochaines élections législatives seront cruciales pour l’avenir de l’Autriche et pour déterminer si le pays optera pour un futur inclusif et diversifié ou s’il se repliera sur des positions nationalistes et xénophobes.