Tous les députés de la commission des affaires sociales ont rejeté vendredi la partie « recettes » du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2025, faisant ainsi tomber l’ensemble du texte. Plusieurs mesures-clés avaient déjà été supprimées cette semaine, notamment la refonte des cotisations patronales et le gel des pensions de retraite. La commission a également repoussé l’objectif de dépenses de l’Assurance-maladie.
La gauche a réussi à faire passer diverses taxes sur la fortune des milliardaires, les superprofits, les dividendes et les retraites chapeaux pour renflouer les caisses avec des milliards d’euros de ressources supplémentaires. Ces modifications profondes ont conduit la commission à rejeter la partie recettes du texte, avant de voter contre le volet « dépenses ».
Cette situation inédite a été commentée par plusieurs députés. Le socialiste Jérôme Guedj a souligné le manque de pilotage dans l’élaboration du budget, tandis que l’écologiste Sandrine Rousseau espère que le gouvernement entendra le message envoyé par les députés.
D’autres débats ont également eu lieu, notamment sur l’adoption d’un nouvel impôt sur le patrimoine des milliardaires, voté contre l’avis du gouvernement. Les députés ont également supprimé l’article du budget de la Sécurité sociale prévoyant le report de six mois de la revalorisation des pensions de retraite.
Le ministre des transports a souligné l’importance de l’augmentation de la taxe sur les billets d’avion pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre. De leur côté, les professionnels de la vente en ligne et de la logistique s’inquiètent de l’extension de la taxe sur les surfaces commerciales aux entrepôts géants.
En parallèle, le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, a lancé un appel à la souveraineté industrielle lors d’une visite sur le site Sanofi de Lisieux. Il a critiqué la cession de la filiale Opella du groupe pharmaceutique à un fonds d’investissement américain.
Dans un autre domaine, la province Sud de Nouvelle-Calédonie a prévu un budget en forte baisse pour 2025, avec des coupes drastiques après les émeutes qui ont touché la région. Cette décision a suscité des réactions de la part des élus locaux qui déplorent le manque d’aide de l’État.
Enfin, la ministre de la transition écologique a défendu les choix budgétaires en faveur de la transition écologique, assumant d’avoir mis un coup de pression pour faire passer ses priorités. Ces différents enjeux budgétaires et politiques ont animé les débats à l’Assemblée nationale cette semaine.