Les députés de la commission des finances ont rejeté samedi en commission des finances la première partie du budget 2025, consacrée aux recettes de l’Etat, après l’avoir largement réécrite en adoptant près de 200 amendements modifiant profondément l’équilibre financier du texte. Un quart des 41 articles examinés ont été supprimés ou rejetés, dont certains emblématiques, comme les hausses de la taxe sur l’électricité ou le gel des ressources des collectivités locales. La gauche a voté pour le texte, tous les autres groupes – le RN et ses alliés, le camp présidentiel et les centristes de LIOT – votant contre, en raison d’une augmentation excessive de la charge fiscale par rapport au texte initial – de 60 milliards d’euros, selon Eric Coquerel.
Les députés ont poursuivi ce samedi l’examen du volet « recettes » du budget 2025 en commission des finances, où un vote sur le texte devrait intervenir dans la journée. Les commissaires ont notamment alourdi la taxe sur les rachats d’actions proposée par le gouvernement. Non seulement le taux de cette taxe a été porté de 8 % à 30 % (pour un gain attendu relevé en conséquence de 200 à 750 millions d’euros), mais la commission a en outre adopté un « impôt sur les rachats d’actions » de 3 %, créant de fait une double taxation sur cette pratique décriée.
Des votes à ce stade sans conséquence, puisque ces mesures devront à nouveau être validées la semaine prochaine dans l’hémicycle, où la partie recettes du budget sera débattue à partir du texte initial.
Il en sera donc de même pour la taxe sur les transactions financières, dont la gauche a obtenu un élargissement et un doublement du taux. Un peu plus tôt ce samedi, les députés ont largement adopté une généralisation du prêt à taux zéro (PTZ) dans l’immobilier, étendu aux logements neufs et anciens sur tout le territoire pour les deux prochaines années. La commission des finances met ainsi la pression sur le gouvernement, qui a promis de présenter en séance son propre amendement pour « une extension du PTZ ».