Michel Barnier, fraîchement nommé Premier ministre, se lance dans une tournée des groupes parlementaires du centre et de droite pour rassembler une majorité solide avant de s’attaquer au budget. Sa première étape est auprès des députés macronistes, dont le soutien n’est pas acquis. Ce mardi, il est attendu à Rosny-sur-Seine pour clôturer la journée parlementaire des députés Ensemble pour la République (EPR, ex-Renaissance) et de leurs collègues sénateurs.
## La quête de soutien parlementaire
Il s’agit d’un premier test pour le nouveau chef du gouvernement, qui doit évaluer les rapports de force au sein de l’Assemblée nationale. Michel Barnier s’entretient successivement avec des figures clés comme Marc Fesneau du Modem et Stéphane Séjourné de Renaissance, tous deux ministres démissionnaires, ainsi qu’avec Hervé Marseille, chef des centristes au Sénat. Il est conscient que son gouvernement ne pourra avancer sans l’appui de ces différentes forces politiques.
Les députés macronistes, dirigés par Gabriel Attal, se montrent prudents dans leur soutien à Michel Barnier. Ils affirment ne pas vouloir bloquer son action mais n’offrent pas un soutien inconditionnel. Les discussions au sein du groupe laissent entrevoir des divergences entre les membres de l’aile gauche et de l’aile droite, certains étant prêts à rejoindre le gouvernement tandis que d’autres restent méfiants.
## Les enjeux pour le nouveau Premier ministre
Roland Lescure, qui quitte le ministère de l’industrie pour la vice-présidence de l’Assemblée nationale, met en garde contre un durcissement sur l’immigration, considérant cela comme une « ligne rouge ». D’autres députés macronistes se montrent plus ouverts, estimant que le président a pris le temps de trouver la bonne personne pour former le gouvernement.
Michel Barnier doit composer avec les attentes et les exigences de chaque groupe parlementaire. Les représentants d’Horizons se disent prêts à soutenir le Premier ministre, soulignant la confiance qu’ils ont en ses objectifs et ses idées. La participation des députés LR au gouvernement est également envisagée, avec des discussions ouvertes autour d’un éventuel programme commun.
## Les défis à relever
Malgré les signes positifs, Michel Barnier doit faire face à plusieurs défis majeurs. L’élaboration du budget s’annonce complexe dans un contexte de creusement du déficit français. Charles de Courson, rapporteur général du Budget, estime que l’objectif de ramener le déficit à 3% du PIB d’ici 2027 est compromis par la situation politique actuelle.
La gauche envisage de déposer une motion de censure dès l’ouverture de la session parlementaire en octobre, mais elle risque de rencontrer des obstacles. Le Rassemblement national a déjà annoncé qu’il ne la voterait pas, limitant ainsi ses chances d’adoption. Malgré ces tensions politiques, Michel Barnier continue sa quête de soutien et de stabilité pour son gouvernement.
## La recherche d’une majorité solide
La visite du Premier ministre à Reims, où le parti fait sa rentrée politique et parlementaire, est un autre jalon dans sa quête de soutien. Les députés du MoDem, réunis à Cély-en-Bière, sont également sollicités pour rejoindre la majorité parlementaire. Michel Barnier cherche à consolider ses appuis en vue des prochaines échéances politiques et budgétaires.
Malgré les obstacles et les divergences, le Premier ministre reste optimiste quant à sa capacité à rassembler une majorité solide. Les discussions avec les différents groupes parlementaires se poursuivent, avec l’objectif de former un gouvernement capable de relever les défis qui attendent la France. Michel Barnier fait face à une tâche complexe mais essentielle pour assurer la stabilité politique et économique du pays.