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Malgré les appels répétés de l’ONU à imposer un moratoire sur les exécutions en Iran, le nombre de mises à mort ne cesse d’augmenter dans le pays. Un groupe d’experts des Nations Unies a récemment alerté sur cette tendance inquiétante, mettant en lumière une augmentation significative du nombre d’exécutions depuis le début de l’année 2024. Selon leur dernier rapport, au moins 400 personnes ont été exécutées en Iran depuis janvier, dont 15 femmes, ce qui constitue un sombre bilan de la pratique de la peine de mort dans le pays.

Les experts onusiens se disent profondément préoccupés par cette forte augmentation du nombre d’exécutions, soulignant que la moitié des exécutions du mois d’août étaient liées à des infractions liées à la drogue. Cette pratique est vivement critiquée par les experts, qui rappellent que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auquel l’Iran est partie, limite l’application de la peine de mort aux crimes les plus graves, à savoir les homicides volontaires. Les exécutions pour infraction à la législation sur les stupéfiants violent donc les normes internationales en la matière.

### Recrudescence des exécutions en Iran

Au-delà des chiffres alarmants, ce rapport met en lumière une tendance inquiétante qui semble se renforcer en Iran. Les experts soulignent que le nombre d’exécutions pour des infractions liées à la drogue a fortement augmenté depuis 2021, avec plus de 400 exécutions signalées en 2023. Cette recrudescence des exécutions intervient malgré des révisions apportées à la loi dans le but de limiter l’application de la peine de mort pour ce type d’infractions.

Les militants pour les droits humains accusent le régime iranien d’utiliser la peine de mort comme un moyen d’intimidation face aux mouvements de contestation qui secouent le pays. En effet, la mort en détention en septembre 2022 de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans arrêtée pour infraction au strict code vestimentaire, a déclenché une vague de protestation. Un manifestant kurde du nom de Reza Rasaei a ainsi été exécuté le 6 août à la prison de Dizel Abad, sur la base d’aveux obtenus sous la torture. Rasaei a été condamné à mort pour avoir assassiné un membre du Corps des gardiens de la révolution islamique lors d’une cérémonie de protestation.

### Appels à l’abolition de la peine de mort

Face à cette escalade des exécutions en Iran, l’ONU a appelé à de multiples reprises Téhéran à imposer un moratoire sur les exécutions, en vue d’abolir à terme la peine de mort dans le pays. Les experts soulignent que les autorités iraniennes doivent respecter leurs engagements internationaux en matière de droits de l’homme, et notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Ce dernier prévoit que la peine de mort ne soit appliquée que dans les cas les plus graves, à savoir les homicides volontaires.

Malgré ces appels pressants, le régime iranien semble persister dans sa politique répressive. Les experts de l’ONU dénoncent une utilisation abusive de la peine de mort pour réprimer toute forme de dissidence, en particulier dans le cadre des mouvements de contestation qui secouent le pays depuis plusieurs années. Cette pratique est contraire aux normes internationales et constitue une violation flagrante des droits de l’homme.

### Impact sur la société iranienne

Au-delà de son aspect purement répressif, l’augmentation des exécutions en Iran a un impact profond sur la société iranienne. La peur et la répression qui découlent de ces pratiques ont un effet paralysant sur la population, qui se sent de plus en plus étouffée par un régime autoritaire et répressif. Les exécutions publiques, souvent utilisées comme moyen de dissuasion, ont un impact psychologique dévastateur sur la population, qui vit dans la crainte constante de la répression.

De plus, les exécutions pour des infractions liées à la drogue soulèvent des questions sur l’efficacité de cette politique répressive. En effet, de nombreux experts estiment que la peine de mort n’est pas une solution efficace pour lutter contre la criminalité liée aux stupéfiants. Au contraire, elle risque d’aggraver les problèmes sociaux et de santé publique liés à la consommation de drogue, en marginalisant davantage les populations les plus vulnérables.

### Appel à la communauté internationale

Face à cette situation alarmante, la communauté internationale se doit de réagir de manière ferme et unie. Les experts de l’ONU appellent les gouvernements du monde entier à condamner fermement les exécutions en Iran et à exercer une pression diplomatique sur Téhéran pour mettre un terme à ces pratiques inhumaines. Il est impératif que la communauté internationale fasse entendre sa voix pour défendre les droits fondamentaux des citoyens iraniens et pour mettre fin à la violation flagrante des normes internationales en matière de droits de l’homme.

En conclusion, l’escalade des exécutions en Iran constitue une violation grave des droits de l’homme et des normes internationales en la matière. Il est impératif que le régime iranien cesse immédiatement cette politique répressive et inhumaine, et qu’il respecte ses engagements internationaux en matière de droits de l’homme. La communauté internationale se doit de condamner fermement ces pratiques et d’exiger que l’Iran mette un terme à cette escalade des exécutions. Il en va de la dignité et de la vie des citoyens iraniens, qui méritent de vivre dans un pays respectueux des droits de l’homme et de la dignité humaine.