news-31102024-065539

La vague d’arrestations qui a conduit en prison la plupart des opposants politiques à Kaïs Saïed a franchi une étape. Un jeune doctorant de nationalité française, 26 ans, nommé Victor Dupont, a été arrêté au Kram (banlieue nord de Tunis) le samedi 19 octobre. Dix-huit policiers ont fait irruption dans le petit appartement qu’il louait. Plusieurs personnes étaient avec lui, dont une amie franco-tunisienne qui a été arrêtée, libérée puis de nouveau arrêtée et placée sous mandat de dépôt à la prison pour femmes de La Manouba (Tunis).

Victor Dupont, doctorant contractuel en sciences politiques, se trouvait en Tunisie pour un processus sociologique étudiant les trajectoires biographiques de Tunisiens. Ses recherches, financées par le Conseil européen de la recherche, n’avaient aucun caractère politique. Cependant, le 19 octobre, il a été mis en garde à vue par la garde nationale et placé sous mandat de dépôt par la justice militaire, soupçonné d’atteinte à la sûreté de l’État.

Cette arrestation soulève des inquiétudes quant au climat répressif en Tunisie depuis le coup d’État mené par Kaïs Saïed. Les étrangers travaillant dans le pays, qu’ils soient universitaires, journalistes ou membres d’ONG, sont également sous surveillance. Le pouvoir en place semble se couper petit à petit de l’Occident, mettant en danger la liberté d’expression et les droits de l’homme.

La réélection de Kaïs Saïed avec un pourcentage écrasant de votes, combinée à l’absence de réactions des pays européens, renforce sa position autoritaire. Les arrestations d’opposants politiques et de membres de la société civile rappellent le climat de la dictature Ben Ali, renversée lors du Printemps arabe en 2011.

Il est crucial de surveiller de près l’évolution de la situation en Tunisie et de continuer à défendre les droits fondamentaux des citoyens, y compris ceux des étrangers travaillant dans le pays. La communauté internationale doit réagir fermement face aux atteintes à la liberté et à la démocratie en Tunisie, afin de garantir un avenir plus juste et respectueux des droits de tous les citoyens.