Le gouvernement turc restreint l’accès aux écoles françaises en Turquie
À l’approche de la rentrée scolaire, les autorités turques ont pris une décision sans précédent en interdisant toute nouvelle inscription d’enfants turcs dans les écoles du pays relevant du système français d’enseignement à l’étranger. Cette mesure radicale aura un impact sur 70 à 80 % des près de 4 000 élèves de l’enseignement français en Turquie, y compris les binationaux. Bien que les élèves déjà inscrits puissent terminer leur scolarité dans leur établissement actuel, les changements d’établissement ne seront pas autorisés, notamment pour le passage de la maternelle au CP.
Marie-Rose Koro, conseillère des Français de l’étranger, souligne que cette décision affecte de nombreuses familles, en particulier celles de condition modeste, qui bénéficient de bourses pour offrir à leurs enfants une éducation de qualité dans les écoles françaises en Turquie. Ces établissements accueillent non seulement les enfants de l’élite turque, mais aussi ceux de familles modestes qui se sentent souvent plus français que turcs, ayant grandi en France.
Conflit autour des programmes d’enseignement
La Turquie exige depuis plusieurs années que les cours dispensés dans les écoles françaises soient « conformes » aux programmes officiels de l’État turc et que des cours de langue, histoire et civilisation turques soient enseignés par des enseignants nommés par le ministère turc de l’éducation. Cependant, les établissements français concernés appliquent le programme de l’Éducation nationale française, contrairement aux autres établissements francophones du pays intégrés au système turc.
Les négociations entre la France et la Turquie ont été tendues ces derniers mois, avec des déclarations du ministre de l’éducation turc dénonçant l’attitude « arrogante » de la France. La Turquie souhaite implanter ses propres écoles en France, mais le gouvernement français s’y oppose, soulignant les différences fondamentales en matière d’éducation et de valeurs entre les deux pays.
Impact sur l’éducation des élèves en Turquie
L’interdiction des nouvelles inscriptions dans les écoles françaises en Turquie soulève des inquiétudes quant à l’avenir de l’éducation des élèves concernés. En particulier, les 300 élèves de maternelle qui devaient faire leur rentrée en septembre se retrouvent dans une situation délicate, avec des inscriptions annulées rétroactivement par le ministère turc de l’éducation.
Marie-Rose Koro souligne l’importance de trouver des solutions alternatives pour garantir la continuité de l’éducation des élèves touchés par cette mesure, notamment en assurant la possibilité de cours à distance via le Cned pour les élèves boursiers. Elle appelle à la mobilisation des parents d’élèves turcs haut placés pour trouver des solutions et préserver l’accès à une éducation de qualité pour tous les élèves.
En conclusion, la restriction imposée par le gouvernement turc aux écoles françaises en Turquie soulève des questions essentielles sur l’accès à l’éducation et les différences culturelles en matière d’enseignement. Il est crucial de trouver des solutions pour garantir l’éducation des élèves touchés par cette décision et de préserver la diversité culturelle et éducative dans le pays.