Concert d’AC/DC à Paris : Retour réussi mais quelques erreurs
C’était un rendez-vous incontournable pour les fans du groupe australien, mardi 13 août au soir, à l’hippodrome de Longchamp, voire familial pour beaucoup. Un compte à rebours sur l’application (très pratique) AC/DC Power Up Tour faisait monter l’impatience. Beaucoup de fans sont arrivés avec leurs enfants, leurs petits-enfants, pour voir – souvent apercevoir – les mastodontes responsables de la bande-son de leur vie. Avec, sur toutes les lèvres, l’argument imparable : ce sera peut-être la dernière tournée. Sûrement.
Mais avant de chantonner les titres phares du groupe, qui fête 50 ans de carrière, il faut déjà réussir à entrer dans l’hippodrome. Car si l’organisation du management d’AC/DC est pointilleuse, l’accueil du public a multiplié les fausses notes.
### Problèmes d’organisation à l’entrée
Par où commencer ? Par cette entrée unique toutes catégories de places confondues. Résultat : des kilomètres de queue tout autour avant d’accéder à l’enceinte du concert. Arrivés sur place vers 18 h 30, nous comprenons vite pourquoi l’accès au site s’est ouvert dès 14 heures – il s’agit de contrôler le flux de 80 000 détenteurs de billets pour ce concert tant attendu. Des kilomètres (on exagère à peine) de fans en tee-shirt AC/DC ont pu au moins patienter en écoutant la première partie, à défaut de la voir : The Pretty Reckless, groupe mené par l’ex-actrice Taylor Momsen. Il est 20 h 15 lorsque nous pénétrons enfin dans l’enceinte et, comme beaucoup, peinons à trouver la fosse indiquée sur le billet : or, argent ou bronze, même combat. Et surtout, chaque zone est séparée par des espèces de cages fort peu goûtées par le public.
### Retour triomphal sur scène
« If You Want Blood (You’ve Got It) » lance une soirée qui va comprendre 21 titres, dignes d’un best-of et dont les favoris à l’applaudimètre restent « Highway to Hell », « You Shook Me All Night Long », « Stiff Upper Lip » et « Whole Lotta Rosie ». Dans la foule, on repère trois, voire quatre générations de fidèles et des milliers de fans coiffés des fameuses cornes de diable lumineuses qui illuminent la fosse. On dirait une convention de diablotins, chantant avec le groupe ou s’adonnant à mimer du air guitar en synchronisation avec Angus Young.
### Performance inégalée malgré les défis
Le guitariste et le chanteur septuagénaires sont les survivants de cette monumentale aventure rock et le reste du groupe, monté bien plus récemment à bord du bolide, sait tenir sa place. Chris Chaney à la basse, Matt Laug à la batterie et Stevie Young à la guitare rythmique ont tous trois la charge de huiler la machine. Discrets et respectueux avec leurs deux aînés monstres sacrés fidèles au poste, Angus et Brian, en éternels uniformes, ont offert une performance inégalée malgré les défis rencontrés.
Malgré quelques loupés vocaux et des problèmes d’organisation, le public exulte, et il a bien raison. Comme à l’accoutumée, le groupe a tout donné. Vu leur âge moyen, on ne peut que saluer, le pouce levé, ces poignants gladiateurs. La voix de la soirée est la puissante guitare Gibson SG d’Angus Young.
Une fois tue pour de bon et après les coups de canon tirés pour conclure le non moins rituel « For Those About to Rock », cette inamovible gardienne du temple laisse la place à une certaine mélancolie quand les lumières se rallument. Rêvons un peu : et si les monstres d’AC/DC décidaient finalement de revenir un jour hanter l’autoroute de l’enfer ?