Le FBI a annoncé dimanche ouvrir une enquête sur « une tentative d’assassinat présumée » visant, pour la deuxième fois en deux mois, l’ancien président et candidat à la Maison Blanche Donald Trump. Alors qu’un suspect a été arrêté, France 24 fait le point sur les éléments connus à ce jour.
Deux mois après avoir échappé à une tentative d’assassinat lors d’un meeting en Pennsylvanie, l’ancien président américain et candidat à la Maison Blanche, Donald Trump, s’est retrouvé une fois de plus au cœur d’une fusillade dimanche 15 septembre, alors qu’il se trouvait sur le parcours de son club de golf, chez lui, à West Palm Beach, en Floride.
Des tirs en pleine partie de golf
Les faits se sont déroulés dimanche peu avant 14 heures, alors que l’ancien président s’adonnait à l’une de ses activités favorites dans son club de golf à Palm Beach, en Floride. Lors d’une conférence de presse, le shérif du comté de Palm Beach, Ric Bradshaw, a expliqué qu’un homme avait été repéré par les agents de sécurité de l’ancien président aux abords du terrain de golf, pointant une arme à travers le grillage alors que Donald Trump jouait. Plusieurs agents de sécurité ont alors ouvert le feu. L’homme s’est échappé et a pris la fuite à bord d’une voiture noire, mais un témoin a permis à la police d’identifier le véhicule et les autorités l’ont retrouvé. Un fusil AK-47 à lunette a par ailleurs été retrouvé sur les lieux, ainsi que deux sacs à dos et du matériel d’enregistrement vidéo, ont précisé les autorités lors d’une conférence de presse. Les équipes du milliardaire et tribun républicain de 78 ans ont de leur côté rapidement transmis à la presse des textos et messages assurant de la part de Donald Trump : « N’ayez crainte, je suis en sécurité et je vais bien. Personne n’a été touché. Grâce à Dieu. »
Le FBI ouvre une enquête pour une « tentative d’assassinat présumée »
La police fédérale américaine a peu après annoncé dans un communiqué enquêter sur « ce qui semble être une tentative d’assassinat contre l’ancien président Trump ». Le Secret Service, une unité de police d’élite chargée de la protection des présidents, anciens présidents et personnalités politiques de premier plan, a également ouvert une enquête sur ces tirs. Les autorités ont lancé un appel à toutes les personnes « qui peuvent contribuer à l’enquête », les invitant à joindre le FBI si elles disposent d’informations.
Un suspect arrêté
« Nous avons quelqu’un en garde à vue qui est un suspect potentiel », a confirmé le shérif du comté de Palm Beach, Ric Bradshaw, précisant que les motivations du tireur présumé ne sont pas connues. Un nom, cité par des sources policières anonymes, a été relayé par les médias américains : M. Routh, 58 ans, un constructeur indépendant de logements à Hawaï. Il affiche un casier judiciaire s’étalant sur plusieurs décennies et publie régulièrement des articles sur la politique et l’actualité, critiquant parfois Donald Trump, selon les chaînes CNN et CBS. De son côté, l’AFP l’avait interviewé en 2022 à Kiev, où il s’était rendu en soutien au peuple ukrainien. « JE SUIS PRÊT À PRENDRE L’AVION POUR CRACOVIE ET À ME RENDRE À LA FRONTIÈRE DE L’UKRAINE POUR ME PORTER VOLONTAIRE, ME BATTRE ET MOURIR… Puis-je être l’exemple que nous devons gagner ? », avait écrit M. Routh dans un message sur Twitter (devenu X), en mars 2022.
« La violence n’a pas sa place en Amérique » réagit Kamala Harris
Cet événement survient dans une campagne déjà tumultueuse, qui a vu cet été le candidat républicain échapper à une première tentative d’assassinat, le président démocrate Joe Biden jeter l’éponge et sa vice-présidente Kamala Harris le remplacer au pied levé. Joe Biden s’est dit « soulagé » que son rival n’ait « pas été touché » et a loué le « travail de Secret Service et des forces de l’ordre fédérales partenaires ». Dans un communiqué de la Maison Blanche, le président sortant a réaffirmé qu’il n’y avait « aucune place pour la violence politique ou pour n’importe quelle forme de violence dans notre pays ». « J’ai été informée des tirs près de l’ancien président Trump et de sa propriété en Floride et je suis heureuse qu’il soit sain et sauf. La violence n’a pas sa place en Amérique », a quant à elle réagi sur X Kamala Harris, la candidate démocrate à la présidentielle du 5 novembre.
Condamnations de la communauté internationale
Lundi matin, les condamnations se multiplient dans la communauté internationale. « La violence politique n’a sa place nulle part dans le monde », a déclaré Volodymyr Zelensky sur X. « C’est une bonne chose que le suspect de la tentative d’assassinat ait été appréhendé rapidement », a-t-il ajouté sans mentionner le lien du suspect avec l’Ukraine, l’individu ayant été identifié comme un soutien de Kiev face à la Russie par plusieurs médias dont l’AFP. « Je pense qu’il est vraiment important que nous disions clairement que la violence ne doit avoir aucune place dans aucun processus démocratique », a de son côté affirmé le Premier ministre Keir Starmer à des journalistes depuis Rome où il doit s’entretenir avec son homologue Giorgia Meloni.