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OpenAI a récemment annoncé le lancement de son nouveau modèle d’intelligence artificielle, ChatGPT o1, qui prétend être capable de « raisonner » de manière similaire à un « thésard ». Cette avancée est présentée comme significative par le groupe américain, qui affirme que ChatGPT o1 a été entraîné à effectuer des « raisonnements complexes ».

Le concept de « raisonner » pour un chatbot soulève des questions sur la capacité réelle de ces machines à effectuer un tel processus. En effet, les modèles de langage comme ChatGPT étaient jusqu’à présent associés à des tâches de traitement du langage naturel et de prédiction de mots, mais pas nécessairement à la capacité de raisonner.

Selon Mark Stevenson, spécialiste en informatique et modèle de langage à l’université de Sheffield, les chatbots comme ChatGPT excellaient surtout dans la sélection des mots appropriés pour compléter une phrase, mais n’étaient pas préparés à raisonner de manière logique.

OpenAI reste relativement vague sur la manière dont ChatGPT o1 a été entraîné à « raisonner ». Nicolas Sabouret, professeur en informatique et spécialiste de l’intelligence artificielle à l’université Paris-Saclay, souligne le manque de transparence de la société quant aux détails de son algorithme.

Nello Cristianini, professeur d’intelligence artificielle à l’université de Bath, propose une approche différente du raisonnement, en considérant que l’utilisation des probabilités pour assembler des informations et créer de nouvelles connaissances est une forme de raisonnement. Il estime que ChatGPT o1 s’est amélioré dans sa capacité à rassembler les informations disponibles dans sa base de données.

Les chercheurs d’OpenAI affirment que ChatGPT o1 peut désormais utiliser des « chaînes de pensées » pour résoudre des problèmes complexes. Ce concept implique la capacité de décomposer un problème en étapes plus simples, ce qui permet à l’IA de mieux répondre de manière logique.

Le fait que ChatGPT o1 puisse « réfléchir avant de répondre » suggère qu’il a appris à contrôler ces chaînes de pensées de manière délibérée, selon Nello Cristianini. Cela signifie que l’IA n’a plus besoin d’être guidée pas à pas par l’utilisateur pour effectuer des tâches complexes.

OpenAI vise à utiliser ChatGPT o1 dans des domaines scientifiques tels que la physique, la chimie ou les mathématiques, où la capacité de raisonner étape par étape peut être particulièrement utile. Cette approche permettrait à l’IA de résoudre des problèmes qui étaient jusqu’à présent hors de sa portée.

En revanche, des domaines comme l’histoire, la philosophie ou la géopolitique semblent plus complexes pour ChatGPT o1 en raison de la nature subjective et nuancée de ces disciplines. Les sciences dures offrent des réponses plus vérifiables, ce qui facilite la validation des capacités de raisonnement de l’IA.

L’objectif d’OpenAI en améliorant la capacité de « raisonner » de ChatGPT o1 est de réduire les risques d’erreurs dans les réponses de l’IA. En décomposant les problèmes en étapes, l’IA peut mieux détecter les contradictions et améliorer la qualité de ses réponses.

En fin de compte, l’ambition d’OpenAI est de créer une « superintelligence » capable de raisonner de manière similaire à un être humain. Cette quête vers une intelligence générale plus avancée est un objectif majeur pour le groupe, qui cherche à repousser les limites de ce que les IA peuvent accomplir.

En résumé, ChatGPT o1 représente une avancée significative dans le domaine des intelligences artificielles raisonnantes, mais les défis restent nombreux pour atteindre une véritable « superintelligence ». Le développement de ces technologies soulève des questions éthiques et pratiques sur l’avenir de l’intelligence artificielle et son impact sur la société.