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Le procès de Matteo Salvini pour refus d’accueil de migrants en 2019: Réquisitoire de six ans de prison

L’ancien ministre italien de l’Intérieur d’extrême droite, Matteo Salvini, est actuellement jugé pour avoir mis en œuvre la politique des « ports fermés » en 2019, refusant l’entrée aux navires humanitaires secourant des migrants en Méditerranée. Les procureurs italiens ont requis une peine de six ans de prison à son encontre pour avoir empêché des migrants de débarquer dans un port italien.

Le procès, qui a débuté en octobre 2021, touche à sa fin et le verdict devrait être rendu le mois prochain. Matteo Salvini, membre de la coalition de la première ministre Giorgia Meloni, est accusé de privation de liberté et d’abus de pouvoir pour avoir maintenu 147 migrants en mer pendant des semaines à bord d’un navire géré par l’organisation caritative Open Arms.

Le procureur Geri Ferrara, du tribunal de Palerme, a souligné lors de son réquisitoire que les droits de l’homme doivent prévaloir sur la protection de la souveraineté de l’État dans un système démocratique. Le navire est resté bloqué en mer pendant près de trois semaines avant que les migrants ne soient autorisés à débarquer sur l’île italienne de Lampedusa.

Conditions sanitaires désastreuses et responsabilité gouvernementale

Les membres d’Open Arms avaient signalé que les conditions sanitaires à bord du navire étaient devenues désastreuses, mettant en danger la santé physique et mentale des migrants, notamment en raison d’une épidémie de gale. Matteo Salvini avait déclaré en janvier qu’il estimait que la situation à bord du navire n’était pas dangereuse.

En tant que ministre de l’Intérieur à l’époque, Salvini avait mis en œuvre la politique des « ports fermés » dans le cadre de laquelle l’Italie refusait l’entrée aux navires humanitaires secourant les migrants en Méditerranée. Une question clé du procès est de déterminer si la responsabilité de cette affaire incombe au gouvernement de Giuseppe Conte ou à Salvini seul.

Le leader du parti anti-immigration de la Ligue a fait valoir qu’il défendait les frontières de la nation contre les migrants illégaux et qu’il n’avait fait que remplir le mandat reçu de ses concitoyens. Salvini affirme qu’il referait les mêmes choix s’il en avait l’occasion, soulignant que pour lui, protéger les frontières n’est pas un crime.

Réactions et attentes quant au verdict

Les procureurs ont requis une peine de six ans de prison contre Salvini, suscitant des réactions diverses. Certains estiment qu’un ministre de la République ne devrait pas risquer une peine de prison pour avoir appliqué une politique de défense des frontières.

D’autres, au contraire, soutiennent que la protection des droits de l’homme doit primer sur toute autre considération, même celle de la souveraineté de l’État. Le verdict attendu le mois prochain sera crucial pour déterminer la responsabilité de Matteo Salvini dans cette affaire et son impact sur la politique migratoire en Italie.

En conclusion, le procès de Matteo Salvini pour refus d’accueil de migrants en 2019 soulève des questions importantes sur la protection des droits de l’homme, la souveraineté de l’État et la responsabilité des gouvernants. Le verdict à venir sera déterminant pour l’avenir de la politique migratoire en Italie et pourrait avoir des répercussions au-delà des frontières du pays.