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Face à Michel Barnier, Emmanuel Macron parle d’une ère nouvelle tout en soulignant ses compétences propres

Lors d’une visite commémorative au Havre aux côtés de son ancien premier ministre Edouard Philippe, Emmanuel Macron a évoqué jeudi une « ère nouvelle » avec un Parlement fragmenté, affirmant « espérer » que « les compromis se tisseront » entre les différentes forces politiques dans la constitution d’un gouvernement.

« C’est au gouvernement de porter des projets, de faire passer des textes de loi, mais aussi d’administrer. Le président a ses compétences propres », a par ailleurs expliqué le chef de l’État.

Une réponse à son nouveau premier ministre, Michel Barnier ? Dans la journée, le chef du futur gouvernement, qui a retrouvé les élus Les Républicains lors d’une réunion en grande pompe au bord du lac d’Annecy, avait semblé relancer le débat sur la répartition des rôles entre Matignon et l’Élysée. A ses yeux, il n’y a « pas de domaines réservés » au président de la République, mais des « domaines partagés ».

Michel Barnier a assuré aux Républicains (LR), dont il est issu, qu’il utiliserait « [leurs] propositions, notamment sur le régalien où les Français attendent des réponses », lors des journées parlementaires de la droite à Annecy. Le premier ministre a par ailleurs affirmé qu’il n’y avait à ses yeux « pas de domaines réservés » au président de la République, préférant évoquer des « domaines partagés ».

Laurent Wauquiez, chef des députés LR, a demandé au nouveau locataire de Matignon l’application d’une « politique de droite », avec « plus de sécurité » et « moins d’immigration » et a promis de lui accorder un « soutien très clair », tandis que François Bayrou, président du MoDem, a salué un « climat sain et respectueux ».

Michel Barnier a promis un gouvernement « équilibré, représentatif, pluriel » où « chacun aura sa place » et a assuré qu’il aura le souci « de maîtriser l’immigration (…) avec de l’humanité ». Y aura-t-il des ministres issus de la gauche ? « J’ai ouvert ma porte, j’ai dit que j’étais prêt à recevoir tout le monde », a-t-il botté en touche.

Emmanuel Macron s’est rendu au Havre, dont Edouard Philippe, ancien premier ministre, est le maire, pour commémorer sa libération du joug nazi, en septembre 1944. Il y a une semaine, le Havrais a annoncé se porter candidat « à la prochaine présidentielle », avant d’assurer hier qu’il « ferai[t] le maximum pour aider » le nouveau premier ministre.

Bruno Le Maire a fait ses adieux au ministère de l’économie, après sept années en poste, en défendant son bilan et plaidant pour que la France ne revienne « pas en arrière » en matière de redressement des finances publiques et de baisses d’impôts.

La venue d’Emmanuel Macron au Havre, jeudi, était scrutée, tant le président de la République et Edouard Philippe peinent à cacher leur mésentente, qui s’est encore aggravée avec la candidature du premier à la succession du second. Elle a commencé par des poignées de mains longues et chaleureuses, des remerciements « sincères », et un pupitre présidentiel pour deux.

Le chef de l’État s’est rendu dans le port normand, dont son ancien premier ministre est le maire, pour commémorer sa libération le 12 septembre 1944. C’est « la première fois » que Le Havre organise « de grandes cérémonies », « en raison du traumatisme » causé par les bombardements alliés, a fait valoir l’Élysée.

Loin de la « liesse » de la libération de Paris, « il y avait entre les Havrais et les libérateurs, mêlée à la gratitude, la souffrance infinie d’une ville sacrifiée pour libérer son pays », a dit le président. Avant de rendre hommage aux maires, longtemps communistes puis de droite, qui se sont succédé et ont présidé à la « reconstruction » et à la « renaissance » du Havre, dont l’édile actuel. Ce dernier, installé derrière le même pupitre qui accompagne les déplacements présidentiels, a « remercié sincèrement » Emmanuel Macron, de manifester par sa présence « l’importance que la Nation accorde désormais » à cet épisode douloureux. Les deux hommes ont ensuite entamé un bain de foule commun, saluant chacun de son côté les habitants venus suivre la cérémonie.

L’invitation remontait au printemps. Avant la dissolution de l’Assemblée nationale, cette dissolution « mal pensée, mal expliquée, mal préparée », par laquelle Emmanuel Macron « a tué la majorité présidentielle », selon les mots d’Edouard Philippe, d’une dureté rare venant d’un « ami » politique. Et avant l’annonce de la candidature du Havrais « à la prochaine présidentielle », le 3 septembre dans Le Point.

Michel Barnier est en déplacement en Savoie, son fief, et en Haute-Savoie. Après avoir visité l’Institut national de l’énergie solaire et une Maison France Services, il se rend aux journées parlementaires Les Républicains à 16 h 30. A cette occasion, Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau et François-Xavier Bellamy tiennent une conférence de presse à 18 h 30 à Annecy. Emmanuel Macron se rend au Havre, dont Edouard Philippe, ancien premier ministre, est le maire, pour commémorer sa libération du joug nazi, en septembre 1944. En fin de journée, le maire et le président prononceront chacun un discours.

Pour rappel, le Havrais a annoncé se porter candidat « à la prochaine présidentielle ». Mardi, l’ancien premier ministre a redit qu’il « ferai[t] le maximum pour aider [le nouveau premier ministre] » après l’avoir reçu aux journées parlementaires d’Horizons, où les deux hommes ont mis en scène leur bonne entente.

En attendant, nous suivrons dans les matinales :

7 h 30 : Véronique Guillotin, sénatrice (Rassemblement démocratique et social européen) de Meurthe-et-Moselle sur Public Sénat ;
7 h 40 : Jean-Philippe Tanguy, député (Rassemblement national) de la Somme sur France 2 ; Aurore Bergé, ministre démissionnaire chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, députée (Ensemble pour la République, EPR) des Yvelines sur RTL, et Robert Ménard, maire de Béziers sur RMC ;
7 h 45 : Maud Bregeon, députée (EPR) des Hauts-de-Seine sur Franceinfo, et Pierre Jouvet, eurodéputé (Parti socialiste) sur Radio J ;
7 h 50 : Eric Coquerel, président (La France insoumise, LFI) de la commission des finances de l’Assemblée nationale sur France Inter ;
8 h 20 : Dominique de Villepin, ancien premier ministre sur France Inter :
8 h 30 : Sébastien Delogu, député (LFI) des Bouches-du-Rhône sur Sud Radio, et Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français sur LCI.

Eric Zemmour a de nouveau été condamné, jeudi 12 septembre, en appel à Paris à 10 000 euros d’amende pour provocation à la haine raciale à la suite de ses propos sur les mineurs isolés tenus en 2020 sur CNews, mais il a été relaxé par la même cour d’appel pour des injures homophobes.

La cour d’appel de Paris a confirmé le jugement du 17 janvier 2022 qui avait infligé à l’ex-candidat à la présidentielle une peine de cent jours (incluant une amende quotidienne de 100 euros), avec possibilité d’emprisonnement en cas de non-paiement, pour ses propos sur les mineurs isolés. Le 29 septembre 2020, lors d’un débat dans l’émission « Face à l’info » sur CNews, le polémiste avait affirmé, en parlant des mineurs isolés : « Ils n’ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c’est tout ce qu’ils sont, il faut les renvoyer et il ne faut même pas qu’ils viennent. »

Dans un autre arrêt prononcé mercredi et consulté jeudi par l’Agence France-Presse, la cour d’appel a, en revanche, relaxé M. Zemmour en infirmant le jugement de première instance qui l’avait condamné à 4 000 euros d’amende pour des injures homophobes prononcées également sur CNews en octobre 2019. Dans cette affaire, le directeur de publication de CNews, Serge Nedjar, a aussi été relaxé. « Les propos incriminés ne sont pas injurieux envers un groupe de personnes à raison de leur orientation sexuelle », a justifié la cour d’appel dans son arrêt.

Lors d’un débat, Eric Zemmour avait notamment déclaré : « On a des caprices d’une petite minorité qui tient la main sur l’État et qui l’asservit à son profit et qui va d’abord désagréger la société, parce qu’on va avoir des enfants sans père et je viens de vous dire que c’est une catastrophe et, deuxièmement, qui va faire payer ses caprices par tous les autres Français. »

« C’est une vraie victoire, une victoire de principe, et nous nous en réjouissons », ont commenté Olivier Pardo et Laurence Dauxin-Nedelec, avocats de M. Zemmour, à propos de cet arrêt. L’avocat de l’association Stop homophobie, Etienne Deshoulières a fait part de son intention de former un pourvoi en cassation.

Emmanuel Macron chez Edouard Philippe, au Havre, pour les 80 ans de la libération du port normand

La rencontre entre les deux hommes était attendue, l’ancien premier ministre briguant désormais officiellement le fauteuil du président de la République. En déplacement au Havre, jeudi, pour célébrer le 80e anniversaire de la libération de la ville, Emmanuel Macron a jugé qu’Edouard Philippe avait été « un premier ministre formidable », mais n’a pas commenté la candidature à l’Élysée de l’édile, affirmant qu' »on ne va pas se mettre en mode pause jusqu’en 2027″.

« J’ai choisi Edouard Philippe il y a sept ans car j’ai confiance en lui. Il a été un premier ministre formidable à mes côtés. Maintenant, moi, je suis surtout concentré sur ce qui se passe aujourd’hui et je veux que le pays réussisse », a expliqué le président de la République, assurant « voir loin » mais « essay[er] de faire les choses dans le bon ordre ».

Avec Michel Barnier, Emmanuel Macron annonce une « ère nouvelle » mais rappelle qu’il dispose de « ses compétences propres »

Lors d’une visite commémorative au Havre aux côtés de son ancien premier ministre Edouard Philippe, Emmanuel Macron a évoqué jeudi une « ère nouvelle » avec un Parlement fragmenté, affirmant « espérer » que « les compromis se tisseront » entre les différentes forces politiques dans la constitution d’un gouvernement.

« C’est au gouvernement de porter des projets, de faire passer des textes de loi, mais aussi d’administrer. Le président a ses compétences propres », a par ailleurs expliqué le chef de l’État.

Une réponse à son nouveau premier ministre, Michel Barnier ? Dans la journée, le chef du futur gouvernement, qui a retrouvé les élus Les Républicains lors d’une réunion en grande pompe au bord du lac d’Annecy, avait semblé relancer le débat sur la répartition des rôles entre Matignon et l’Élysée. A ses yeux, il n’y a « pas de domaines réservés » au président de la République, mais des « domaines partagés ».

Michel Barnier a assuré aux Républicains (LR), dont il est issu, qu’il utiliserait « [leurs] propositions, notamment sur le régalien où les Français attendent des réponses », lors des journées parlementaires de la droite à Annecy. Le premier ministre a par ailleurs affirmé qu’il n’y avait à ses yeux « pas de domaines réservés » au président de la République, préférant évoquer des « domaines partagés ».

Laurent Wauquiez, chef des députés LR, a demandé au nouveau locataire de Matignon l’application d’une « politique de droite », avec « plus de sécurité » et « moins d’immigration » et a promis de lui accorder un « soutien très clair », tandis que François Bayrou, président du MoDem, a salué un « climat sain et respectueux ».

Michel Barnier a promis un gouvernement « équilibré, représentatif, pluriel » où « chacun aura sa place » et a assuré qu’il aura le souci « de maîtriser l’immigration (…) avec de l’humanité ». Y aura-t-il des ministres issus de la gauche ? « J’ai ouvert ma porte, j’ai dit que j’étais prêt à recevoir tout le monde », a-t-il botté en touche.

Emmanuel Macron s’est rendu au Havre, dont Edouard Philippe, ancien premier ministre, est le maire, pour commémorer sa libération du joug nazi, en septembre 1944. Il y a une semaine, le Havrais a annoncé se porter candidat « à la prochaine présidentielle », avant d’assurer hier qu’il « ferai[t] le maximum pour aider » le nouveau premier ministre.

Bruno Le Maire a fait ses adieux au ministère de l’économie, après sept années en poste, en défendant son bilan et plaidant pour que la France ne revienne « pas en arrière » en matière de redressement des finances publiques et de baisses d’impôts.

Le Rassemblement national (RN) a déposé, jeudi, à l’Assemblée nationale une proposition de loi visant à abroger la réforme des retraites, rapporte Franceinfo, qui cite des sources parlementaires. Ce projet de loi doit être examiné dans l’hémicycle le 31 octobre, dans le cadre de la niche parlementaire du RN durant laquelle le groupe peut mettre ses propositions en discussion.

La position du RN sur la question a fluctué au cours des derniers mois. Après avoir semblé admettre le recul de l’âge de départ à 64 ans, le 11 juin, Jordan Bardella, le président de la formation, a d’abord déclaré qu’il ne s’agissait plus d’une priorité à concrétiser tout de suite, mais plutôt d’une mesure à prendre « dans un second temps ». « Économiquement, je suis raisonnable », a-t-il justifié.

Trois jours après, la direction du parti a affirmé qu’elle reviendrait sur la réforme de 2023, mais d’abord uniquement pour les individus ayant commencé à travailler avant 20 ans. Enfin dans un entretien au Parisien daté du mardi 18 juin, M. Bardella a encore modifié son avis sur la question en soutenant que « la réforme des retraites menée par Emmanuel Macron sera abrogée à partir de l’automne », sans plus de précision.

Le Nouveau Front populaire veut également la suppression de cette réforme.

Le chef des sénateurs Les Républicains (LR) Bruno Retailleau a salué l’arrivée à Matignon d’un « homme de la famille », attribuant notamment ce choix à la droite qui a « tout fait pour éviter qu’il y ait un premier ministre lié à la gauche », selon lui.

« La configuration s’approche beaucoup plus d’une cohabitation que de la situation classique qu’on connaît sous la Ve République. Cela lui donne les coudées franches et ça nous permet (…) d’envisager un soutien et une participation », a déclaré M. Retailleau jeudi après avoir entendu le nouveau premier ministre Michel Barnier s’exprimer lors des journées parlementaires de la droite à Annecy.

« Désormais on a la certitude qu’on aura un premier ministre qui ne sera pas un collaborateur, mais un premier ministre de plein exercice », a-t-il également estimé. Les ténors des Républicains continuent de défendre les mesures de leur « pacte législatif » mis sur pied durant l’été et qu’ils espèrent voir appliquer par le futur gouvernement.

Les Républicains demandent à Michel Barnier une